Armageddon Time parle d’une époque passée qui fait écho à notre situation actuelle. Comme Quentin Tarantino pour Once Upon a Time… in Hollywood et Paul Thomas Anderon (Licorice Pizza), le réalisateur de La Nuit Nous Appartient, raconte son enfance. Un voyage dans le New-York des années 1980 !
Synopsis
L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain.
Ce moment de la vie où l'on passe de l'enfance à l'adolescence
On assiste à la naissance d'une amitié complice entre deux garçons éprouvant en commun le refus de la discipline scolaire. L'un est juif et plutôt aisé, Paul, interprété par Banks Repeta, l'autre, est noir et vit avec sa grand-mère souffrante, Johnny (Jaylin Webb). Un choc de culture, dans le quartier du Queens de 1980, restitué à merveille avec comme toile de fond l'avènement de Reagan et les prémices de l'Amérique Trumpiste. Ces deux-là vont faire les 400 coups et cela contribuera à renforcer leurs liens.
James Gray insiste bien sur l'importance de la famille avec Irving joué par Jeremy Strong, un père désabusé voyant son fils vouloir mener une vie d'artiste, Aaron un grand-père admirable de tolérance et d'amour (Anthony Hopkins toujours grandiose), ainsi qu'Esther, une Anne Hathaway en mère juive débordante d'amour et d'initiatives dans la communauté.
Armageddon Time raconte avec justesse l'éveil aux réalités de la vie et de la société et les sentiments qui en découlent à l’adolescence. Un hymne à l'enfance et surtout une ode à l'amitié qui font de ce film introspectif un pur moment bouleversant d'émotion. Le plus beau, dans Armageddon Time, est sans aucun doute la compréhension instinctive et affective entre l'innocence d'un enfant et la sagesse d'un grand-père.
Un style visuel fidèle aux souvenirs de James Gray
Révélant une volonté de se remémorer le passé avec amour, compassion, humour et appréciation, Armageddon Time est une reconstitution plutôt conforme du passé de James Gray qu’il a gardé en mémoire avec des détails concernant les personnes, les lieux et les événements… C’est 2 mois dans le Queens natal du réalisateur. En 1 heure 55 minutes, Gray prouve avec brio, qu’un excellent film n’a parfois pas besoin d'effets spéciaux ni de dramaturgie excessive pour captiver.
L’histoire personnelle de James Gray
Avec Armageddon Time, James Gray signe ici une autobiographie partielle, et certainement le film le plus intime de sa carrière.
“Avec ARMAGEDDON TIME, je me suis efforcé de faire le film le plus personnel et le plus lucide que j’ai pu. J’ai voulu me libérer des conventions propres à un genre et éliminer tout ce qui pourrait faire obstacle à la sincérité. Je tenais par-dessus tout à être sincère. J’avais écrit quatre mots sur un carton que j’ai scotché à la caméra, comme un pense-bête : « Amour. Chaleur. Humour. Perte. » Dans ce film, la perte allait se décliner de multiples façons.” explique James dans son dossier de presse.
L’une des œuvres de James Gray à voir pour mieux comprendre et admirer l'homme derrière la caméra.