Black Panther Wakanda Forever : en route pour les oscars 2023 !
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Le dimanche 12 mars prochain, la 95ème cérémonie des Oscars aura lieu à Los Angeles. Découvrez ou plutôt redécouvrez les films en lice avec pour commencer : Black Panther : Wakanda Forever.

© Black Panther : Wakanda Forever/Marvel Studios/Disney

Le roi T’Challa est mort, vive le roi !

Royaume cherche sauveur

Yeux humides, petits reniflements irréguliers, entre spectateurs qui se renvoient ainsi la bave, silence de cathédrale, assis aux premières loges de funérailles royales diffusées en mondovision, des cinéphiles regardent Black Panther : Wakanda Forever, second volet de la saga à succès qui a démarré en 2018.

Depuis la disparition du Black Panther (feu Chadwick Boseman), le puissant royaume au sous-sol plus riche que celui de la République Démocratique du Congo, grâce au vibranium, les Wakandais, aux tenues maculées de blanc et de deuil, pleurent.

Le roi T’Challa est mort, vive le roi !

La place vide laissée par le superhéros aiguise les convoitises ; notamment celle d’un état européen qui a pour habitude d’intervenir en Afrique de l’Ouest « pour installer la démocratie ». Mais c’était sans compter l’accueil musclé réservé par Okoye (Danai Gurira, vue notamment dans The Walking Dead) et les Dora Milaje, avant que la Reine Ramonda (Angela Bassett) ne cloue le bec, preuves à l’appui, de deux puissances mondiales hyper interventionnistes : la France et les États-Unis.

Le roi T’Challa est mort, vive la reine Ramonda !

Sauf que la menace ne vient pas de l’Ouest mais plutôt de l’eau.

©Black Panther : Wakanda Forever/Marvel Studios//Disney
Le genre de personnes qu'il vaut mieux éviter de se mettre à dos.

En effet, si le Wakanda est le paradis sur terre, le Talokan lui, c’est ici-les-moulins-eaux, avec ces structures à l’envers. Ce royaume qui s’auto-suffit sur le plan alimentaire est dirigé par un drôle de dieu aux chevilles ailées : Namor « K’uk’ulkan » (Tenoch Huerta, Narcos : Mexico).

Prêt à tout pour défendre ces super-humains bleus vivant sous l’eau (Coucou, Avatar !), l’empereur des eaux mais pas des forêts offre à peine le choix aux Wakandais : l’Allianz ou la mort.

Faute d’assurance, les Wakandais, emmenés par la Princesse Shuri (Letitia Wright, Black Panther), suivie de près par sa protégée Riri (Dominique Thorne, Judas and The Black Messiah) refusent l’offre. C’est le début d’une course contre la montre pour sauver le royaume à la merci de ces hommes poissons. Et au moment où tout semble littéralement perdu, que défaites sanglantes et disparitions tragiques rythment le quotidien du Wakanda, à tel point que le budget des pleureuses bhété, venues tout droit du centre ouest de la Côte d’Ivoire, aurait explosé, le moulant costume du Black Panther est de nouveau enfilé.

T’Challa est mort, vive le Black Panther !

Angela Bassett n'est la camarade de personne

©Black Panther: Wakanda Forever/Marvel Studios/Disney
La propriétaire de tous les dossiers.

Autant tuer le suspense tout de suite au sujet de ce film qui dure (trop), 2 heures 41 minutes, la performance d’Angela Bassett, reine qui vit le chagrin encore douloureux de son fils avant de disparaître sans qu’on sache trop pourquoi, est « oscarisable ». Oui, oui que ce soit son discours onusien véhément, ou encore sa colère enflammée au moment de retirer à Okoye son grade de cheffe d’état-major, personne ne peut s’asseoir à sa table et dire : « J’ai eu une meilleure prestation que toi dans Black Panther : Wakanda Forever ! » Hon, hon.

Ni Shuri, néo Black Panther, qui flotte littéralement dans la tenue Black & Yellow, ni M’Baku (Winston Duke, Us), plus boute-en-train et chauffeur de salle qu’autre chose, ni Namor, qui finit par se brûler les ailes, ni même Nakia (Lupita Nyong’o, 12 Years A Slave) dont le vrai seul fait d’armes aura été d’annoncer son nouveau statut de mère, ou encore le couple Ayo (Florence Kasumba, Avengers : Infinitiy War) et Aneka (Michael Coel, I May Destroy You). Non, Angela Bassett, par ailleurs nominée dans la catégorie meilleur second rôle féminin aux Oscars, n’est pas la camarade de quelqu’un et c’est là, l’un des problèmes de Black Panther : Wakanda Forever.

Black Panther Forever, et à la fin tout T’Challa bien

M’Baku, Erik Killmonger/Michael B. Jordan, qui miraculeusement revient à la vie, mais aussi Idris Elba, que beaucoup verraient en futur James Bond, ou encore Yahya Abdul-Mateen II (Candyman), John David Washinhgton (Tenet), histoire de tuer une fois pour toutes le père Denzel, ou même…Kylian Mbappé, etc. Les célébrités noires que le réalisateur Ryan Coogler aurait pu choisir pour reprendre le rôle sont nombreuses mais ligaments croisés tu connais…

En passant le flambeau à un autre membre de la famille, le filmmaker de 36 ans, choisit l’assurance, préfère que la famille royale se joue les super-héros en sa famille.

C’est dommage parce qu’en faisant porter à la fois le poids de la disparition fictive/réelle sur les épaules de Shuri et celle de la succession, il l’écrase au point où elle est méconnaissable, loin de son registre de reine des gadgets électroniques/stand-uppeuse en herbe.

Oui, nombreux sont ceux qui ont échappé des « Wouoh ! » et autres onomatopées victorieuses, quand elle est descendue du ciel pour stopper le conseil des sages et se présenter en tant que Black Panther. Mais rares sont ceux au final qui ont aimé la voir reprendre les rênes de la famille.

©Black Panther : Wakanda Forever/Marvel Studios/Disney
Un masque trop lourd à porter.

Peut-être qu’il fallait que ce soit elle, peut-être qu’il fallait que ce soit la petite sœur de T’Challa pour que Black Panther : Wakanda Forever soit de vraies funérailles diffusées sur grand écran. Oui.

Du choc, dans le laboratoire, au déni, où dans ce même endroit, à la colère ensuite, et cette envie de tout brûler sur son passage, à la tristesse omniprésente, avant la résignation (Quand elle mord la poussière lors du face-à-face avec Namor) et enfin l’acceptation, le plus souvent l’avant-dernière avant la reconstruction, ici à Haïti s’il vous plaît, l’actrice filiforme franchit les différentes étapes du deuil, et nous avec. Cette union dans la douleur, Coogler l’a réussie.

Puis vient la fameuse scène post-générique où roulement de tambour, Nakia lui présente un petit garçon au prénom ô combien symbolique et lourd historiquement : Toussaint, en hommage à Toussaint Louverture qui a mené la révolution haïtienne au 19ème siècle. Ce garçon haut comme trois pommes, roulement de tambour encore, n’est autre que son propre neveu. T’Challa est mort, vive Toussaint !

Coogler avait prévu d’articuler Black Panther: Wakanda Forever autour d’une relation père/fils, avec Namor toujours dans la peau du super-vilain, mais la Faucheuse en a malheureusement décidé autrement.

Mais, il n’était écrit nulle part que les habitants du Talokan, Aztèques des mers, devaient en plus ressembler comme deux gouttes aux Na’vi chers à James Cameron. Non, non non.

Au final, ce blockbuster aurait rapporté plus de 800 millions de dollars en 2022 et réalisé récemment « le meilleur démarrage pour un film MCU sur Disney+ ». Comme quoi à la fin, tout est bien qui finit bien. Ou plutôt : à la fin, tout T’Challa bien.

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