Les yeux qui piquent, avec ces larmes qui manquent de couler, sont généralement les témoins oculaires d’une nuit blanche. Avec en fond sonore, les premières voitures qui filent tôt le matin sur la route libre de tout embouteillage.
Les yeux qui brillent, avec ces larmes qui finissent par tracer leur petit bonhomme de chemin, sur des visages maquillés ou non, sont généralement la preuve que les rêves deviennent réalité. Comme celui de Ke Huy Quan, qui a remporté l’oscar du Meilleur second rôle masculin pour son rôle d’époux effacé et guide pour multivers dans Everything Everywhere Once At All. Retour sur la soirée des premières.
Angela Bassett, queen forever
© Getty Images
Après le traditionnel défilé sur le tapis rouge, où Rihanna, et son second enfant qu’elle attend, a fait une apparition remarquée, la cérémonie pouvait enfin commencer. Et Jimmy Kimmel, présentateur /sniper/pacificateur de rappeler les consignes de sécurité à sa manière : « […] Si quelqu’un dans ce cinéma commet un acte de violence, à un moment de la cérémonie, vous recevrez l’oscar du meilleur acteur […] » Un comble pour celui qui est arrivé en parachute sur la scène.
Nous, on aurait apprécié que l’actrice Angela Bassett, veuve éplorée du Wakanda, ensuite privée de son fils avant de mourir elle-même, soit récompensée ne serait-ce que pour ses deux discours enflammés dans Black Panther Wakanda Forever. Mais bon ligaments croisés, tu connais…
Toute première fois
Si celle que l’Académie avait déjà snobée malgré sa performance XXL dans What’s Love Got to Do with It, biopic sur Tina Turner, a perdu, c’est parce que Jamie Lee Curtis a remporté cet oscar du meilleur second rôle féminin. C’est la première fois que l’actrice de la franchise Halloween remporte pareille distinction.
Puis ce fut autour de Ke Huy Quan qui dédié le sien à sa mère de 84 ans qui regarde la cérémonie à la maison. « Maman, j’ai remporté un Oscar ! », entre deux reniflements et replacements de lunettes sur le nez. Mais, le premier acteur asiatique à remporter cette catégorie, ne pouvait pas ne pas faire d’allusion au rêve américain, lui qui a notamment passé « un an dans un camp de réfugiés ».
Brendan Fraser et Michelle Yeoh, la victoire des seconds rôles
Jamie Lee Curtis, Ke Huy Quan, il ne pouvait donc plus en être autrement. Les prochains vainqueurs seraient ces visages connus mais dont le talent n’a pas encore été reconnu sur la plus scène de cinéma du monde. Brendan Fraser pour son rôle de composition dans The Whale, qui repart aussi avec l’oscar du Meilleur Maquillage.
Mais le clou de la soirée ou plutôt l’évènement marquant c’est bien sûr l’oscar de la Meilleur Actrice pour Michelle Yeoh.
Des années que la Malaisienne avait marqué les esprits avec sa pudique histoire d’amour, sur fond d’arts martiaux, avec Li Mu Bai dans Tigre et Dragon. Des années à être enfermé dans des rôles de films d’action pour finalement l’emporter grâce à cet objet visuel non identifié, ce fourre-tout : Everything Everywhere Once At All. D’ailleurs, les « Daniels », duo de réalisateurs qui se cache derrière, repartent avec l’oscar du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Film. Non sans avoir lâché un émouvant discours.
L’actrice dont la mère regardait elle aussi la cérémonie n’a pas l’occasion de rappeler que « les rêves deviennent réalité » avant de remercier entre autres le casting, A24, la société de distribution, etc. Les grands perdants ? Till, Elvis, The Fabelmans, Avatar : La Voie de l’eau, qui repart tout de même avec l’oscar des Meilleurs effets visuels
Mais l’essentiel était ailleurs : des acteurs, statuettes dorées en main, nous en avaient déjà mis plein la vue, autour terme d’une nuit blanche.