« Ton camarade-là, il n’est pas bien ! », préviennent couramment de visionnaires maman avisées qui voient le mal de loin. Mais le plus souvent, ça rentre par ici et ça sort par là-bas. Dommage parce qu’il suffirait de les écouter pour éviter de mauvaises rencontres. Un peu comme Adonis et son partner in crime. Critique d’un film où tous les coups de poing sont permis.
LE PETIT GRAIN DE SABLE DANS LA VIE DE CHÂTEAU
Lorsqu’il sort de sa salle de sport, sweat à capuche assorti avec son manteau et son pantalon kaki, Adonis (Michael B. Jordan, vu notamment dans Black Panther) ne s’attend ni à ce quelqu’un soit adossé à sa Rolls Royce, ni à ce que soit son pote avec il traînait : Damian « Dame » Anderson (Jonathan Majors, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania).
Fraîchement sorti de prison, après 18 longues années, cet ancien grand espoir de la boxe a les crocs et veut rattraper le temps perdu en brûlant toutes les étapes, en écartant ceux qui lui barrent la route. Tout le monde voit où ça va (mal) se terminer à commencer par la mère Mary-Anne Creed (Phylicia Rashad, Cosby Show) sauf le principal concerné : Adonis.
Mais le temps que ce père de famille toujours endimanché et prospère réalise la supercherie, il est déjà trop tard. Et les deux amis d’autrefois aujourd’hui ennemis vont devoir régler ça sur le ring.
MICHAEL B. JORDAN A BIEN FAILLI SE FAIRE VOLER LA VEDETTE
Le dernier acteur que tu as vu se faire voler la vedette dans un blockbuster, c’était feu Chadwick Boseman dans Black Panther, face à Killmonger. Et déjà, Michael B. Jordan était dans le coup.
Cette fois-ci, c’est l’acteur/réalisateur de Creed III qui a bien failli se faire voler la vedette par Jonathan Majors.
Avec ses muscles saillants et cette insatiable soif de revanche, et cette vie de rêve qu’on lui aurait volée, le second rôle masculin est immanquable. Difficile d’en dire autant en ce qui concerne notamment : Bianca Creed (Tessa Thompson, Thor : Ragnarok). Autrefois artiste, désormais productrice à succès dans l’ombre, la jeune femme peine à communiquer avec son impétueux époux renfermé.
Il faut dire que dans Creed III, Adonis refuse de crier à l’aide alors même que son passé l'envoie au tapis.
UN DERNIER « CREED » DE GUERRE
Après avoir « tué » le père en s’attachant les services de l’Oncle Rocky (Silvester Stallone), puis battu le fils du responsable de la mort de son père, Drago, qui d’ailleurs fait une apparition musclée, Adonis doit cette fois-ci battre et enterrer son passé. D'ailleurs, la tardive révélation de ce qui s'est réellement passé entre les deux, cette ellipse temporelle, n'arrange que très peu les choses.
Souvenons-nous. spoiler: Damian sort une arme pour l’aider alors qu’Adonis réglait ses comptes avec un adulte faisant trois fois sa taille. Ce qui lui vaudra le long séjour au trou. Le champion du monde futur ex-retraité se sent redevable.
Obnubilé par l’idée de redonner à ce bougre, le fils Creed se perd.
Parce que le scénario était écrit d’avance, avec cette évidente lutte du bien contre le mal, spoiler: ce combat final où Adonis est vêtu de blanc et Damian de noir, on savait déjà qui allait l’emporter. C’est juste le moment où il allait pousser un dernier cri de guerre, aller puiser cette motivation nécessaire pour ne pas entacher son héritage, en finir avec tout cela, qu’on ignorait. Il se pourrait que le nom Creed soit encore défendu becs et ongles cette fois-ci par la fille : Amara (Mila Davis-Kent).
En effet, selon nos informations, des discussions seraient en cours pour un spin-off autour d'elle.
Ce n’est peut-être pas le film de l’année, qui a certes à peine commencé, mais c’est un bon film à voir et à revoir dans la mesure où le message est passé. Il faut toujours écouter sa Maman surtout lorsqu’elle dit : « Ton camarade-là, il n’est pas bien ! »