« Ça fait deux jours hein ! », dit-on à Abidjan, le plus doux au monde paraît-il, pour parler d’un longue période d’absence.
Lorsqu’il sort de prison, Dwight « The General » Manfredi (interprété par Sylvester Stallone), ça fait deux jours, que ce gangster n’a pas vu ses futurs ex-associés. Ces derniers, plutôt que lui organiser de jolies retrouvailles, après son long séjour, l’envoient s’exiler à Tulsa ; dans le centre-sud des États-Unis. Au milieu de racistes péquenauds, de jeunes débrouillards ou encore d’agents fédéraux. Lumière sur Tulsa King, vrai fausse série mafieuse.
ÊTRE PARTOUT AU MILIEU DE NULLE PART
À peine les pieds posés dans cette ville où rien ne passe, « le Général » constitue sa propre petite armée pour reprendre aussitôt ses lucratives activités illégales : Tyson (Jay Will, Evil), un jeune afro-américain prêt à tout pour avoir suffisamment d’argent et enfin pouvoir voler de ses propres ailes, Bodhi, (Martin Starr, Le Samaritain), autrefois heureux propriétaire d’un dispensaire de cannabis, mais c'était avant que Dwight ne se propose gentiment de le protéger, enfin de le racketter. Ou encore Armand Truisi (Max Casella, Blacklist), autre ex-mafieux exilé, etc.
Dès que tout ce petit monde s’agite, la cloche des notifications sonne chez les fédéraux surpris par l’arrivée de cet ancien caïd.
STALLONE, PAPY FAIT DE LA RÉSISTANCE
Les deux premiers Creed, Rambo : Last Blood ou encore Le Samaritain, etc. Ces dernières années, Stallone se plaît dans ces rôles de vieilles figures paternelles, le genre prêt à sauver la veuve et l’orphelin. C’est exactement la même voie que son personnage finit par emprunter.
Quand il ne fait pas de la résistance, cet affranchi old school passe du (bon) temps avec deux femmes : Stacy Beale (Andrea Savage, You People), Margaret Deveraux (Dana Delany, Desperate Housewives). L’une, agente spéciale, et l’autre, propriétaire de chevaux, complète une scène majoritairement masculine.
MAFIA BLUES
Les 25 années que Dwight a passées en prison ont fait de lui un monsieur à la fois triste et nostalgique. Et c’est cette mélancolie, ce blues, qu’il distille à chacun des 10 épisodes de cette série sortie en fin d’année dernière.
Pour la petite histoire, c’est la première série dans laquelle l’acteur de 76 ans tourne.
Renouvelée pour une seconde saison, Tulsa King emprunte aux Sopranos ce côté envers du décors d’une vie mafieuse, avec ces crises existentielles que traverse Manfredi. Avec sa fille qui le déteste cordialement. Mais la « comparaison » s’arrête là.
Ce n’est pas une série mafieuse à proprement parlé, avec son lot de cadavres qui s’accumulent à mesure que l’intrigue se déroule. Non : c’est plutôt une série « familiale » ! Celle d’un ancien grand chef qui reconstruit sa vie en s’entourant de nouveaux venus, entre deux bastons contre l’extrême-droite du coin, qui lui diront par exemple : « Ça fait deux jours hein ! »