« Les Blancs savent pas danser ! », paraît-il. Personne ne sait qui le premier a sorti ce cliché mais toujours est-il qu’il est régulièrement émis pour décrire leur soi-disant manque de coordination. Mais chut ne le dites : ni à John Travolta, qui a surfé sur Grease pour atterrir sur un tapis avec Uma Thurman en partenaire de danse dans Pulp Fiction, ni à Justin Timberlake, qui dans la seconde moitié des années ramena le sexy à la mode, ou encore Matt Pokora, simili-Justin Timberlake d’ailleurs. Et surtout pas à Channing Tatum qui a bâti sa carrière sur ses talents de danseur en général et Magic Mike en particulier. Feux sur Magic Mike : Dernière Danse.
MIKE N’A PAS PERDU LE TRUC
Exilé en Floride, dans une Amérique post-COVID apparemment, Mike Lane n’est plus ce fringant et sensuel danseur qui faisait tourner la tête des femmes, jeunes ou moins jeunes. Non, cette fois-ci, il a enfilé son costume de… serveur. L’ex-chippendale sert tranquillement des cocktails qu’il connaît sous le bout des doigts jusqu’à ce qu’il tape dans l’œil d’une femme d’un certain âge en plein divorce : Maxandra Mendoza (Salma Hayek-Pinault, Desperado).
Une fois la grosse soirée torride passée, les deux vrais-faux amants se lancent dans un projet farfelu : monter un spectacle à Londres.
Autrement dit, le début des problèmes.
CHANNING TATUM ET SALMA HAYEK-PINAULT, TÊTES D’AFFICHE
D’un côté, Channing Tatum, ses abdos, son corps-à-corps, ses conseils pour gogo danseurs impétueux, et de l’autre, Salma Hayek, cette même beauté fatale, sa capacité à vivre intensément ses rôles, littéralement les habiter, etc. Entre ces deux têtes d’affiche, quelques personnages dont on ne retient même pas le nom et du coup, impossible de lancer une recherche sur eux.
C’est dire si Magic Mike : Dernière Danse marque les esprits.
ME TOO EST-IL PASSÉ PAR LÀ ?
La seule chose qui marque ce dernier volet poussif et ennuyeux de la saga, c’est ou plutôt ce sont spoiler: ces moments où Mike avant de se lancer dans une torride lap dance demande le consentement de ses futures victimes volontaires. D’où la question : est-ce que Me Too, mouvement mondial de dénonciation des agressions sexuelles par des victimes restées trop longtemps silencieuses « hashtagé » à partir de en 2017, est passé par là ? Probablement.
Certes la surexposition des corps nus et autres muscles saillants, elle, déclenche toujours cris et crise cardiaque pour femmes en mal de sensations fortes, elle, existe toujours mais pas sûr que cela intéresse encore autant. D’ailleurs, le film ne sera diffusé au cinéma en France mais sera plutôt disponible à la Vidéo À la Demande ou VOD. Un indice de faiblesse cinématographique, sans doute.
La demande répétée de consentement est donc la seule chose marquante d’un long-métrage fait par Steven Soderbergh, réalisateur entre autres de Erin Brockovich, Seule contre tous) qui dure tout de même 112 minutes, de trop. Mais à la fin, il est impossible de croire encore que « Les Blancs ne savent pas danser ! »
En tout cas, pas Channing Tatum.