Father Stu : au nom du père
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Basé sur une histoire vraie, "Father Stu" retrace sur Netflix la rencontre au sommet entre un ancien boxeur devenu prêtre catholique et Dieu.

© Netflix

« Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. », dit-on en faisant le signe de croix. Chose que n’a jamais jamais faite Stuart « Stu » Long (Mark Wahlberg, Boogie Nights). Alors quand ce boxeur peu brillant et féroce athée décide de se convertir à la religion catholique, personne n’y croit. Rencontre avec Father Stu.

DRÔLE DE PÈRES

Avant qu’il n’enfile la soutane, qu’il s’asseye pour écouter péchés et confessions, Père Stu a connu une enfance dirigée de main de maître par son décourageant de père, jamais ou presque sans sa canette de bière : Bill Long (Mel Gibson, vu dans l’Arme Fatale). Conséquence : à force d’être traité de « loser », le gamin a fini par en devenir. Et cette gloire après laquelle avec ses vieux gants de boxe lui échappe donc naturellement. L’amour, en la personne de Carmen (Teresa Ruiz, vue dans Narcos : Mexico) semble vouloir lui glisser sous les doigts. Alors, le coureur de jupons et bagarreur décide de se convertir pour se rapprocher de sa future copine sans savoir que c’est auprès de Dieu qu’il sera finalement appelé.

MARK WAHLBERG VERSUS MEL GIBSON

Cette fois-ci, le duel qui sent bon la testostérone, même un peu trop même, oppose : Mark Wahlberg à Mel Gibson.

Tandis que le premier joue donc, à merveille ou presque, le rôle de ce mauvais boxeur/lourdaud/athée/prêtre, le second, lui, performe dans la peau de ce père autoritaire qui ne croit absolument en personne ; à commencer par Dieu lui-même.

Entre ces deux-là, il y entre autres : Carmen, la petite croyante et fidèle jusqu’au bout, Kathleen Long (Jacki Weaver, Animal Kingdom), mère aimante à sa manière, Ham (Aaron Moten, Emancipation), mais aussi deux hommes d’église intolérants : Jacob (Cody Fern, House Of Cards) et surtout Monseigneur Kelly (Malcolm McDowell, Orange Mécanique).

Chacun à sa façon parvient à sa manière apporte la pierre à cet « édifice religieux » : Father Stu.

NOM D’UN PÈRE !

Porté par Mark Wahlberg, qui à force d’essuyer de nombreux refus, aurait fini par financer ce projet cinématographique lui-même, Father Stu retrace étape par étape la conversion par intérêt, sous un prétexte fallacieux ( spoiler: La fille de Carmen étant très pieuse, Stu devait se convertir), avant de rencontrer la mort et par la même occasion Dieu. Car avant ce terrible accident de voiture, Stu n’était pas le parfait petit catholique qui va à la messe tous les dimanches. Loin de là. Mais d’ailleurs ne dit-on : « Dieu n’appelle des gens capables, il rend capable ceux qu’il appelle » ?

Plutôt que d’être appelé, Stu est éprouvé physiquement avec l’apparition de cette maladie dégénérative, qui le laisse ces os fragiles à la merci de n’importe quelle table basse, n’importe quel meuble, etc.

Là où la performance de Mark Wahlberg est remarque au sens littéral du terme, c’est qu’au-delà d’interpréter un personnage censé être solennel, il parvient à incarner encore une fois un personnage très bordeline/cool/maladroit ; comme dans No Pain No Gain aux côtés de Dwayne « The Rock » Johnson et Anthony Mackie.

Cette fois, il va encore plus loin en donnant une humanité certaine à ce bourrin, ce dragueur de bas-étage, qui sermonne des prisonniers en les caressant dans le sens du poil, alpague tous ceux qui entrent dans la boucherie où il travaille, pour voir savoir s’ils connaissent quelqu’un à Hollywood.

Avant ce film, Hollywood, justement, ignorait l’histoire de ce prêtre catholique décédé en 2014 à l’âge de 50 ans. Aujourd’hui, après avoir vu ce long-métrage de 124 minutes, Ils savent qui était celui qui faisait le signe de croix en disant : « Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. »

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