« C’était mieux avant ! », prétendent de vieux adultes grincheux qui ne supportent plus par exemple la musique d’aujourd’hui, la plupart du temps beaucoup plus rythmée que par le passé, ou encore que leur tranquillité soit bafouée/écrasée/piétinée pour des séances d’enregistrement sur TikTok. En même temps, qui pourrait les blâmer ?
Cette vraie-fausse aigreur, qui fait regretter son passé, Mills (Adam Driver, vu notamment Star Wars : Épisode VII – Le Réveil de la Force) n’a pas ressenti ça quand il atterrit après un crash sur la Terre il y a 65 millions d’années. Suivez le guide.
BIENVENUE SUR TERRE
Lorsque le grand brun Mills quitte sa femme et sa fille extrêmement malade, à laquelle il pourra offrir un traitement après que son salaire ait été multiplié par trois, le ravitailleur est loin d’imaginer qu’il va devoir affronter, tout en protégeant Koa (Ariana Greenblatt, la petite Gamora dans Avengers : Infinity War) une rescapée de petite fille, de dangereuses créatures préhistoriques, aux dents et griffes acérées. Quand d’autres beaucoup plus petites ne s’enfoncent pas dans la gorge pendant le sommeil.
Le duo va devoir s’unir pour rejoindre une navette et enfin quitter cette Terre hostile.
ADAM DRIVE TOUT
Oui, Adam Drive tout. Pas de suspense possible. Le film tourne autour de lui comme la Terre autour du soleil.
Ce sont de ses exploits, ses tirs précis et/ou nourris pour venir à bout de créatures affamées.
Ce sont ses souvenirs qu’il ressasse, etc.
Sans parler bien sûr de sa relation père/fille entre les deux acteurs principaux.
LE « AFTER EARTH » DU PAUVRE
Le combo père/enfant abandonné sur un terrain, de jeu pour prédateurs surpuissants, a été déjà vu/revu/corrigé à maintes reprises. À titre d’exemple, il y a After Earth dans lequel Jaden et Will Smith collaborent ensemble à la suite d'un crash pour échapper à des créatures sensibles à la peur ; qui étouffe le premier.
Cet air de déjà-vu est peut-être la raison pour laquelle 65, appelé aussi 65 : La Terre d’avant, n’a aucun réel intérêt sérieux. Rien dans ce film écrit pourtant par Scott Beck & Bryan Woods, ces deux-là mêmes qui ont fait la belle saga d’horreur A Quiet Place, n’est marquant.
Pas même la manière astucieuse avec laquelle Koa détourne l’attention du simili-tyrannosaure pour sauver les miches de Mills. Non, rien.
Et dire qu’on a attendu 93 minutes sans jamais entendre : « C’était mieux avant ! »