Quinze ans après leur dernière mobilisation massive, les scénaristes exigent une hausse de leur rémunération mettant en danger la production de plusieurs films et séries.
Quinze après...la lutte continue
Historique
Tous les trois ans, la Writers Guild of America négocie les nouveaux contrats avec l'Alliance of Motion Picture and Television Producers. Ce contrat est appelé le Minimum Basic Agreement (MBA). En 2007, les négociations n'ont pas abouti au MBA, ce qui a conduit la profession dans une impasse, et les membres de la Writers Guild of America ont voté pour l'autorisation de faire la grève, le vendredi 2 novembre, et avec le commencement effectif de celle-ci le 5 novembre 2007. A l'époque les scénaristes souhaitaient que soient prises en compte pour les rémunérations : les sorties DVD, les unions d'animation et les télé réalités ainsi qu'une compensation pour les « nouveaux médias » notamment en rapport avec les distributions de téléchargements légaux par internet.
Cette grève débutée le 5 novembre 2007 rencontra l'adhésion de plus de 12 000 scénaristes et se termina par leur victoire le 3 février 2008 soit après 100 jours de grève. Un long débrayage qui avait coûté 2,1 milliards de dollars à Hollywood. Plusieurs séries à l'instar de Desperate Housewives, Lost ou encore Breaking Bad avaient dû réduire la saison en cours de plusieurs épisodes. D'autres comme 24 Heures chrono avaient vu le tournage et la diffusion de sa Saison 7 décalés d'un an à la suite du mouvement.
2023 : les revendications
Les syndicats des scénaristes américains sont entrés en grève le 2 mai pour revendiquer, entre autres, une meilleure rémunération. En effet, d'une part, les scénaristes reprochent aux studios, networks et autres plateformes de streaming de ne pas les rémunérer à leur juste valeur. Alors que les profits de l'industrie augmentent, les syndicats ont constaté que les scénaristes sont moins bien compensés qu'avant pour leur travail. Ils reprochent aussi au passage au streaming d'avoir réduit la rémunération des scénaristes et engendré une "économie des petits boulots", forçant les auteurs à travailler en freelance plutôt que d'avoir un poste fixe.
Les syndicats demandent également une meilleure rémunération des scénaristes lorsqu'une œuvre est rediffusée, surtout sur les plateformes de streaming. En plus de ces conditions de travail dégradées et des salaires grignotés par l'inflation, le syndicat dénonce aussi une redistribution inégale des bénéfices. Tous les scénaristes ne touchent qu'un montant fixe pour le streaming. Cette prime reste inchangée malgré le succès mondial de certaines créations, comme Bridgerton ou Wednesday sur Netflix, qui cumulent plusieurs centaines de millions de vues.