Fast & Furious X : que des numéros 10 dans la team
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible ailleurs et ici, dans les cinémas Majestic, « Fast & Furious X » va encore plus loin que les précédents entre cascades et apparitions.

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« Ceux-là, ils vont encore nous mentir avec leurs voitures-là ! », balance un ami à un autre. Et pendant ce temps-là, de part et d’autre d’eux, des coupeurs de route menacent de griller la politesse à ceux qui font la file pour acheter les tickets puis les popcorn et autres gourmandises. Dans le hall du cinéma, de grands adultes, qui se sont délestés des leurs, qui résistent au sommeil, tous sont venus voir le dernier blockbuster américain : un certain Fast & Furious. Retour sur ce numéro 10 où chacun a fait son meneur de jeu.

ET RIO DÉGÉNERA AVEC LES FANTÔMES DU PASSÉ

C’est peut-être parce qu’il a compris que Fast Five était le meilleur de la saga que Louis Leterrier, réalisateur français entre autres du film d’action Le Transporteur, a ramené la bande à Toretto (Vin Diesel, vu aussi dans Un homme à part) des années en arrière, quand les as du volant, épaulés par l’agent Hobbs (Dwayne « The Rock » Johnson, Red Notice) ont éliminé Hernan Reyes, puissant baron de la pègre brésilienne. Au terme d’une course-poursuite d’anthologie avec un coffre-fort en guise d’enclume géante. Sauf que – spoiler alert – le père Reyes spoiler: a laissé derrière un cinglé de rejeton : Dante Reyes (Jason Momoa, Aquaman); qui dans le genre maniaque bodybuildé n’est pas mal non plus.

Sorti des eaux littéralement, l’orphelin vient régler ses comptes avec Toretto mais aussi tous ceux qu’il aime ; à commencer par son fils : Little Brian. Mais il faut du temps et un piège tendu à Rome avant que la grande famille ne réagisse à coups de cascades, de sauvetages de dernière minute et surtout de fantômes du passé qui réapparaissent.

UNE SI LONGUE LISTE

Accrochez-vous parce que cette fois-ci encore, on prend les mêmes et on recommence. Il y a les incontournables : Vin Diesel, Michelle Rodriguez aka Letty, toujours prête à se battre, mais aussi Mia (Jordana Brewster), petite sœur fragile et pierre angulaire de la famille. Mais aussi Roman (Tyrese Gibson, Baby Boy) qui prend beaucoup du galon que dans les précédents sans pour autant ranger son costume de bouffon, Tej (Chris « Ludacris » Bridges), souvent bien accompagné par Ramsey (Nathalie Emmanuel) qui a retrouvé sa tête depuis Game Of Thrones et enfin l’imperturbable Han (Sung Kang, Power).

Ensuite, il y a les méchants qui se sont rachetés une bonne conduite ou du moins essayent : Oncle Jakob (John Cena), Cipher (Charlize Theron) spoiler: et aussi Shaw (Jason Statham).

Et pour terminer, les nouveaux venus sont : Dante, of course, mais surtout Tess (Brie Larson, Captain America), fille de M. Personne, et Aimes (Alan Ritchson, Jack Reacher) dans la peau de l’agent qui n’en faisait qu’à sa tête.

La tête que tu fais quand tu as confiance en soie. © Tous droits réservés
La tête que tu fais quand tu as confiance en soie.

Entre les répliques de Roman et le personnage en haut en couleur de Jason Momoa/Dante, excentrique sociopathe aux doigts vernis dont les lubies font penser à Jack Sparrow, chacun a sa façon essaye de tirer son épingle du jeu, dans « un film chorale », façon numéro 10. Booba likes this.

Peut-être est la première fois que ce sentiment prédomine, après 141 minutes de visionnage, mais toujours est-il qu’il semble quelque chose de nouveau dans cette saga qui dure 22 ans maintenant : une succession de caméos digne d’un Marvel.

« FAST & FURIOUS X » OU LA « MARVELISATION » DE LA SAGA

On avait pour habitude de voir feu Stan Lee débarquer comme si de rien n’était dans ses films. Cette fois-ci, c’est dans une autre franchise, Fast & Furious donc qu’on a l’impression d’assister à un défilé de têtes connues. Avec des cris de joie de la salle bondée, comme si certains avaient reconnu le crâne chauve d’un cousin éloigné, qui les accompagne à chaque fois. C’est à se demander si ce n’est pas Marvel qui est derrière la production.

L’autre élément qui saute aux yeux dans ce film d’action, c’est la tendre déshumanisation de Toretto. Certes, il est toujours capable de se battre contre une demi-dizaine d’agents surentraînés sans perdre un seul round mais Dom s’est attendri. Il dispense des cours de drift à sa progéniture.

Troisième et dernier élément, qui lui n’a pas bougé d’un iota, c’est la propension à présenter des cascades invraisemblables, sous les applaudissements d’un public apparemment demandeurs de ce genre de mensonges. Outre la reconstitution de la scène sur le pont comme dans Fast Five, avec un plus l’agent borné qui abandonne ses principes et change de camp en plein guet-apens, il y a eu le ramassage en plein vol. Oubliez Letty sauvée par Dom.

Cette fois-ci, c’est Little Brian qui saute d’une voiture qui a pourtant été percutée de plein fouet quelques secondes auparavant. Là encore, le public a hurlé de joie.

En vrai plus les années passent et plus Fast & Furious pousse les limites du réel. À croire que ses deux amis avaient malheureusement vu juste en disant : « Ceux-là, ils vont encore nous mentir avec leurs voitures-là ! »

Et un dernier pour la route, restez à la fin du film, où le mot famille aurait été prononcé 56 fois selon IMDB, comme si vous attendiez une scène post-générique d'un Marvel.

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