« C’est Mister V [qui fait la voix, NDLR ] ! », répète à plusieurs reprises ce petit garçon au moment même où le personnage - interprété par le célèbre Youtubeur - prend la parole dans Transformers : Rise Of The Beasts.
En ce dimanche soir, ils sont une bonne centaine venue voir le dernier volet de la saga ; l’un des plus réussis depuis le début de la franchise le premier épisode en 2007. Lumières, caméras, actions sur ce nouveau-né.
NEW-YORK, POINT DE DÉPART
Brooklyn, 1994. C’est de ce quartier new-yorkais que vit Noah « Sonic » Diaz (Anthony Ramos, vu notamment dans la comédie musicale anti gentrification In the Heights).
Fils aîné d’une mère qui a du mal à joindre les deux bouts et surtout grand frère de Kris, petit garçon dont l’état de santé nécessite des soins, trop onéreux pour la famille, le jeune latino-américain décide suivre son pote Reek (Tobe Nwigwe, rappeur américain vu notamment dans Mo) sur le mauvais chemin.
C’est ainsi qu’il rencontre successivement Mirage/Mister, robot Transformers déguisé en Porsche gris métallisé, Elena Wallace (Dominique Fishback, Swarm), brillante future curatrice d’arts. Et enfin le reste de la bande des Autobots emmenée par un certain Optimus Prime et Bumblebee.
Dans leur dix millième tentative de protéger la Terre des méchants Decepticons, et de ce dévoreur de planètes j’ai nommé Unicron, représenté sur Terre par Scourge, Optimus et les siens s’allient aux Maximals. Ce sont les gardiens du temple, une version Deluxe des robots venus de l’espace.
BIEN ACCOMPAGNÉ, ANTHONY SE PLIE EN QUATRE COMME RAMOS
Depuis que Sergio est arrivé en préretraite au Paris Saint-Germain, qu’il vient juste à peine de quitter, il y avait longtemps qu’un Ramos ne s’était pas autant plié en quatre.
Dans le combat qui les oppose à ce chef des Decepticons tyrannique, Anthony Ramos arrive étonnamment à exister, à se faire un nom.
Entre humour et bravoure, l’acteur - qui aura 32, le 1er novembre prochain - tire son épingle du jeu.
Mention spéciale aussi à sa complice à l’écran, Dominique Fishback qui enchaîne les rôles depuis le très bon Judas and the Black Messiah.
À leurs côtés, le petit Kris apporte la touche courage du film tandis que Reek, lui, c’est l’humoriste du coin façon Tyrese dans cette autre saga d’action : Fast & Furious.
Mais ce qui fait que ce film est agréablement surprenant, au point d’avoir envie de le voir une seconde fois, c’est surtout l’esprit nouveau qui flotte au-dessus de Transformers : Rise Of The Beasts.
OPTIMUS TRANSFORME TOUS CEUX QUI BOUGENT
Que ce Transformers-là, le 7ème de la franchise, soit une suite pour les uns ou un reboot, plutôt, pour les autres, là n’est pas là question en vrai. Et pour cause.
Depuis le perturbant changement de casting dans Transformers : l’âge d’extinction, particulièrement avec l’arrivée de Mark Wahlberg, puis l’égarement chevaleresque avec Transformers : The Last Knight, où ces derniers se battent aux côtés de Merlin l’Enchanteur et enfin l’arrivée terrestre de Bumblebee dans le film éponyme, Transformers n’avait plus vraiment d’intérêt.
Mais cette fois-ci, avec le rejet de la première greffe Autobots et humains, symbolisée par la relation de défiance entre Optimus et Noah, le renouvellement des têtes d’affiches, avec les Maximals donc, il y a un déclic, un je-ne-sais-quoi qui ne s’explique absolument pas. Il faut le voir pour le comprendre, le ressentir, l’écouter même avec cette bande originale qui sent les nineties.
Toutefois tout n’est pas parfait dans ce film qui dure 2 heures et 8 minutes.
Il y a deux vulgaires et grossiers copier-coller de scènes prises dans Avengers : Infinity Wars et Avengers : Endgame, qui ont tout même déclenché des applaudissements d'une foule en délire, mais aussi des incohérences sur au fond, quand est-ce que les Transformers sont finalement arrivés sur Terre.
Ou encore des passages beaucoup trop longs, certainement pour permettre à Optimus de se « réconcilier » avec ses humains préférés, préparer puis délivrer un de ses fameux discours plein de vigueur et de bons sentiments à la mords-moi le nœud, juste avant l’assaut final. Même si ce sont ces atermoiements-là qui lui permettent de partir à l’abordage comme jamais, entraînant les plus faibles physiquement dans son sillage.
Au final, le film réalisé par Steven Caple Jr est une petite friandise pour petits et grands enfants. Ceux qui n’arrêtaient pas de dire : « C’est Mister V [qui fait la voix, NDLR] ! »
Et un dernier pour la route : évitez de quitter trop tôt la salle. Au risque de rester sur votre fin.