« Un dernier pour la route ? », propose malicieusement l’hôte qui reçoit ses invités dont les verres ont été remplis/vidés/remplis au cours d’une longue soirée. Celui qui n’a ni pu en prendre, ni pu en proposer, c’est Alexandre Léger (Stanley Weber, vu notamment dans Borgia). Cet incontournable œnologue acariâtre et auteur du « Guide Léger », sorte de Guide Michellin viticole, meurt, laissant derrière lui un immense héritage de plusieurs millions de dollars.
Lentement mais sûrement, la procédure pour y avoir accès saoule sa descendance.
À commencer par sa famille Camille Léger (Fleur Geffrier, Rogue). Présentation de cette série, basée sur un manga.
JUSQUE-LÀ, CAMILLE AVANÇAIT D’UN PAS LÉGER
Alors qu’elle mène une vie tranquille pépère à Paris, Camille Léger débarque au Japon après la mort de ce père à qui elle n’a pas eu le temps de dire « au revoir ».
Des réponses, qu’elle était venue obtenir, la Parisienne n’en aura aucune. Bien au contraire, la voilà, lancée dans une course contre la montre face à Issei Tomine (Tomohisa « Tomo » Yamashita, The Man from Toronto), meilleur étudiant de son défunt de père et accessoirement futur héritier de cette richissime famille tokyoïte.
Les deux jeunes gens découvrent chez le notaire qu’ils vont devoir batailler. Incroyable mais vrai.
En jeu, l’héritage laissé par feu son sexagénaire de papa : « la plus grande collection de vins au monde ». C’est parti pour des tests culinaires, olfactifs, gustatifs, qui obligent chacun des deux à repousser les limites de l’impossible.
Ça plus ça, plus ça, c’est la goutte de vin qui fait déborder de verre !
Ils sont épiés/guettés/observés par une farandole de vrais faux supporters : Thomas Chassangre, bel œnologue, plus doux que son père Philippe (Gustave Kervern, ex-trublion dans Groland), meilleur ami du défunt, ou encore Luca Inglese, autre very best friend de M. Léger et enfin Honoka Tomine, la mère de Issei, etc.
DE L’INGÉNIOSITÉ D’AVOIR PRIS DES VISAGES PEU CONNUS
Inutile de chercher dans votre mémoire de cinéphile, hormis Gustave Kervern et dans une moindre mesure, Tomohisa Yamashita, rares sont les visages connus.
Et c’est peut-être ainsi, que Quoc Dang Tran, le scénariste de la série, ait délibérément choisi des acteurs peu connus pour interpréter les rôles principaux.
D’une part, ce choix futé permet de se concentrer sur l’intrigue qui est diffusée en trois langues, à savoir anglais/français/japonais, et d’autre part il offre la possibilité de ne pas attendre des performances extraordinaires donc de ne pas être trop déçu.
TROP DE DÉTOURS AVANT LES GOUTTES DE DIEU
Inspirée du manga éponyme, qui comporte 44 tomes tout de même, Drops Of God, ou Les Gouttes de Dieu en VOSTFR, est un thriller œnologique, une pression de tous les instants.
Premièrement, parce que Mlle Léger ne supporte plus l’alcool, qui lui fait saigner du nez, depuis une séance de dégustation dans son enfance. Elle l’a traumatisée à vie.
Ensuite, il y a Issei, mystérieux brun ténébreux qui fait passer Mystério, et ces écrans de fumée, pour un boy scout.
L’intrigue est basée sur leurs capacités exceptionnelles à réussir ou non la fameuse série de tests machiavéliques avant de toucher l’héritage. Et, ils arrivent bien à nous mettre dans tous nos états pendant un temps certain.
Mais plus les 8 épisodes qui durent en moyenne 1 heure avancent, plus l’intérêt diminue, retombe comme un soufflé.
Déjà, il retombe quand Camille accepte de jouer le jeu, donc de déguster/reconnaître/nommer les vins.
Ensuite, quand Issei-le-mauvais devient Issei-le-bon-samaritain, après qu’il ait fait le plein de bons sentiments.
On aurait préféré un mauvais coup de la part d’un des autres personnages, prêt à tout pour faire main basse sur l’héritage. Mais ça été Léger, de ce côté-là.
Qu’importe puisque une fois que Drops Of God commence, il y a cette petite voix qui, alors que le sommeil pointe le bout de son nez, murmure dans le creux de l’oreille : « Un dernier pour la route ? »