« En bande organisée, personne peut nous canaliser. Dans la zone ça fume la fusée, pistée par les banalisés. », répète le Marseillais Jul, en Bande Organisée.
Depuis qu’il a été condamné pour avoir entre autres prêté main forte à une puissante famille mafieuse de la Nouvelle-Orléans, lors d’un procès, perdu ensuite son fils, l’ex-juge Michael Desiato (Bryan Cranston, vu notamment dans Breaking Bad), a eu le temps de côtoyer encore plus le crime organisé. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il a entendu : « Vous êtes libéré de prison. »
Plus de détails sur les conditions générales d’utilisation de cette liberté, par ici.
EN BANDE ORGANISÉE, PERSONNE NE PEUT LES CANALISER
Si l’ex-juge Desiato est sortie du pénitencier, avec cette longue barbe christique, c’est pour rendre service à ce corps auquel il appartenait autrefois : la justice.
En effet, la procureure Olivia Delmont (Rosie Perez, Les blancs ne savent pas sauter) l’oblige à s’acoquiner avec son meilleur ennemi : Jimmy Baxter (Michael Stuhlbarg, père aimant et tolérant dans Call Me by Your Name) ; faux calme est vrai mafieux ici.
Mais cette collaboration ne plaît : ni à la redoutable épouse du gangster Gina Baxter (Hope Davis, Captain America : Civil War), qui se balade dans la ville comme si c’est son père Carmine Conti (Mark Margolis, Tio Salamanca dans Breaking Bad).
Ni même au maire Charlie Figaro (Isiah Whitlock Jr., The Wire), very best friend de Desiato, ni au fils impétueux Carlo Baxter et encore moins à sa petite sœur Fia.
Les alliances se font et se défont en moins de temps qu’il faille pour passer la bague au doigt à son crush.
Et pendant ce temps-là, de l’autre côté du French Quarter, Big Mo, à la tête de l’autre gang de cette vielle, les Desire, compte les points quand elle n’en donne pas.
BRYAN CRANSTON, MAÎTRE NOBODY, ET LES AUTRES
Il y a eu Malcom, dans lequel, il se fait bouffer par sa femme toujours en colère, Drive, dans l’ombre de Ryan Gosling, il se fait avoir sur le deal qu’il a pourtant amené sur la table.
Ensuite, Infiltrator, agent spécial chargé d’infiltrer le Cartel de Medellín, et maintenant Your Honor.
Autant d’examens réussis pour celui qui détient un Master dans l’art de passer inaperçu, interpréter des Messieurs Nobody.
Et c’est sans doute une des raisons des clés du succès de cette série qui ne devait avoir qu’une saison à la base.
LE JEU DES STRESS FAMILLES
Ce qui fait de Your Honor, l’une des meilleures séries sorties post-COVID, avec The Bear par exemple ou encore Gangs Of London, c’est cette capacité à maintenir un réel suspense et donc un intérêt certain pour le cinéphile, à faire monter la pression jusqu’à ce que la vérité gicle.
Et, Ils y arrivent : d’abord en créant une énième alliance inattendue, ensuite en relançant l’enquête sur la mort de Madame Desiato et enfin avec l’ultime bataille judiciaire révélatrice ; bouclant ainsi la boucle.
Car oui, Your Honor est une série dramatique, un thriller.
Qui aurait pu imaginer que l’accident provoqué par Adam Desiato aurait eu tant de conséquences ? Qui l’aurait cru ? Pas nous en tout cas. Peut-être ceux qui pilonnent : « En bande organisée, personne peut nous canaliser. Dans la zone ça fume la fumée, pistée par les banalisés. »