« Les Noirs meurent en premier ! », peut-on entendre/lire/voir sur des Internets en général et des médias qui ont le Sens Critique ; au sujet des films d’horreur.
S’il est difficile de citer tous ces films d’horreur où les Noirs meurent en premier effectivement pour certains, pour d’autres, il est aussi pénible de mentionner ceux où Ils survivent. Encore plus quand elle constitue une des questions de The Blackening, jeu de société qui pendant une soirée d’horreur, teste la culture générale afro-américaine de sept participants. Présentations.
SOUVIENS-TOI LES ANNÉES DERRIÈRE
Venus célébrer Juneteenth, fête nationale américaine qui tous les 19 juin célèbre ce jour de juin 1865 où, au Texas, les esclaves afro-américains ont été déclarés libres, Allison (Grace Byers, vue notamment dans Harlem), Lisa (Antoinette Robertson, Atlanta) et le pote gay Dewayne rejoignent leurs autres.
Nnamdi (Sinqua Walls, vu récemment dans Les Blancs ne savent pas sauter), King (Melvin Gregg, web-comédien devenu acteur dans Snowfall entre autres) et enfin Shanika.
Tous ont été invités par Shawn et Morgan (Yvonne Orji, Insecure).
Les années sont derrière eux mais le groupe, lui, est resté solidaire.
Mais une fois sur place, le groupe d’amis constate que leurs hôtes ont disparu. Et ce n’est pas la seule mauvaise surprise.
Dans une pièce isolée, comme dans tout bon film d’horreur qui se respecte, un drôle de jeu, sorte de Questions pour des Noirs, les attend. Le début d’une soirée où tout va de mal en pis.
AMBIANCE GROUPE WHATSAPP
Comme dans tout bon groupe qui se respecte, il y a des sous-groupes. Comme celui de WhatsApp que vos meilleurs amis ont créé, sans vous.
Allison, la métisse curly, est proche de Lisa, l’avocate noire, option Black Lives Matter, dont le meilleur gay est Dwayne.
Ce dernier refuse de pardonner les infidélités de Nnamdi, l’ex-compagnon de Lisa, et meilleur ami de King.
Et enfin pour terminer, ceux qui n’ont à priori aucune beef avec quelqu’un : Shanika, la bonne pote que tout le monde apprécie, mais aussi le couple d’hôtes.
C’est aussi et justement parce que les personnages ont bien été choisis que The Blackening est une vraie comédie qui joue parfaitement sur l’humour noir.
« THE BLACKENING », L’ENFANT CACHÉ DES WAYANS ET JORDAN PEELE
Les comédies hilarantes afro-américaines, c’est plus souvent le champ, le domaine de prédilection des frères Wayans notamment Marlon que l’on a récemment vu dans Air.
C’est à cette fratrie que l’on doit White Chicks, l’histoire de ces Fausses blondes infiltrées, championnes du dancefloor.
Ou encore les grossières parodies telles que Scary Movie 2, Cinquante nuances de Black, etc.
L’autre champion, mais dans un registre beaucoup plus flippant, c’est Jordan Peele qui a notamment Us ; histoire sans dessus dessous de doppelgängers sapés de salopette rouge et armés de ciseaux dorés.
The Blackening, c’est un peu la somme de tout ceci, de cet humour américain.
Un personnage qui vote Trump deux fois, un autre qui est capable de citer les quelques personnages noirs dans Friends, un autre encore capable de citer le nombre films où le Noir a survécu dans le film d’horreur, etc.
L’humour dans The Blackening se veut noir, corsé, collé à l’actualité récente sans pourtant tomber dans la caricature ou se la jouer porte-voix des sans voix. Et ça fonctionne. Là où il devrait avoir des malaises, il y a des rires même dans les scènes d’horreur. Il est si réussi qu’on en oublierait que : « Les Noirs meurent en premier ! »