Hollywood : après les scénaristes, les acteurs en grève
CLOJ@
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-REDACTEUR
J'aime voir et faire voir des films et séries. Enfant j'ai littéralement grandi dans les vidéos clubs qui ont pris le relais après la fermeture des salles de cinéma

En grève depuis mai les scénaristes d'Hollywood ont été rejoints ce mois de juillet par le principal syndicat des acteurs. L'industrie du cinéma bientôt paralysé? On fait le point de sur les premières conséquences de cette grève historique.

TF1

Pour la première fois depuis 1960, acteurs et scénaristes américains s’allient pour une grève qui promet de paralyser la production de films et séries. Les premières conséquences de cette grève se font déjà sentir: entre la promotion de blockbusters perturbée et les retards annoncés de plusieurs grosses, une seule question. Combien de temps durera le mouvement ?

La revalorisation salariale au cœur des enjeux

RTL
Une "nounou" à la tête des grévistes

Des centaines de grévistes munis de pancartes ont défilé, aux côtés des scénaristes vendredi 14 juillet, pour un double mouvement social qui provoque la pire paralysie du secteur depuis plus de 60 ans. Ces protestations ont été notées devant l'immeuble de Netflix sur le fameux Sunset Boulevard de Los Angeles. Des scènes similaires se sont déroulées partout dans la ville devant les autres studios et services de streaming comme HBO, Amazon ou Paramount. Mais aussi à New York, devant le siège de NBC Universal.

Rappel des faits

Le 2 mai 2023, les deux principaux syndicats de scénaristes annoncent se mettre à l’arrêt. Dès le 14 juillet, ils sont rejoints par la Screen Actors Guild, un syndicat qui regroupe 160 000 acteurs et professionnels du monde de l’audiovisuel (animateurs, chanteurs, journalistes…). Il est présidé par Fran Drescher. (Fran Fine dans la série Une nounou d’enfer) Quatre semaines de négociations n’ont pas suffi pour faire plier les studios historiques et les plateformes. Les grévistes protestent contre la stagnation des salaires, alors que le mode de rémunération des scénaristes a été chamboulé par l’arrivée des plateformes de streaming, avec la fin des droits résiduels qu’ils touchaient à chaque rediffusion. Dans le système traditionnel, ils perçoivent un cachet, auquel viennent s’ajouter des revenus résiduels calculés sur l’exploitation de l’œuvre : pourcentage sur l’audience et sur les ventes internationales, droits sur la distribution DVD et sur les rediffusions, etc. Mais dans le nouveau modèle des plateformes, où l’impact des œuvres se compte moins en dollars qu’en nombre d’abonnés, un flou pas très artistique entoure les bénéfices que génère un film ou une série. Résultat : les « residuals » passent à l’as. En outre, les syndicats demandent également des garanties face à l’essor de l’intelligence artificielle, qui menace de créer des répliques numériques des acteurs et de générer des scénarios.

Un impact déjà ressenti

Si les plateformes sont les premières visées par les revendications des grévistes, elles ne devraient pourtant pas être les principales victimes de ce coup d’arrêt. Pour les chaînes traditionnelles, en revanche, plus dépendantes des audiences à court terme, le manque à gagner pourrait être énorme, avec des investissements qui ne seront pas amortis avant des mois, des spectateurs qui risquent de zapper en plus d'une baisse possible des recettes publicitaires.

Promotions arrêtées

Le premier exemple est intervenu le jeudi 13 juillet, lors de l’avant-première du très attendu Oppenheimer à Londres, le casting cinq étoiles du biopic de Christopher Nolan (Matt Damon, Emily Blunt, Robert Downey Jr.…) a quitté la salle a quitté la première en pleine projection. Et d'autres défections vont affluer. La promotion de Barbie, blockbuster en puissance porté par Margot Robbie et Ryan Gosling, devrait ainsi s'arrêter net après avoir battu son plein depuis des semaines.

Sorties retardées

Les studios Disney, Sony, Universal ainsi que les plateformes de streaming telles que Netflix et Amazon Prime Vidéo seront impactés. Des retards dans plusieurs grosses productions, comme Deadpool 3, Gladiator 2, la suite de Mission Impossible 7 ou encore le remake de Lilo & Stitch, ont été annoncés par le média The Hollywood Reporter . Les trois prochains volets d’Avatar ont été décalés d’un an, ainsi que plusieurs Marvel. Selon la BBC , Paddington 3 et la suite de Beetlejuice sont aussi concernés. Côté séries, plusieurs gros titres sont aussi à l’arrêt. Le tournage de la prochaine saison d’Emily in Paris, qui risquait d’être retardé par les manifestations contre la réforme des retraites, sera finalement repoussé d’au moins deux mois. La production de l’ultime saison de la série Netflix Stranger Things est également en pause alors qu’une partie du scénario est déjà rédigée et que le tournage allait débuter. La saison 2 de la série Amazon The last of us a quant à elle dû arrêter son casting, faute de scène à apprendre en l’absence des scénaristes. Les séries The Mandalorian et Andor de Disney, situées dans l’univers de Star Wars, sont également menacées. A l'heure actuelle impossible de savoir combien de temps va durer le mouvement d'humeur du côté d'Hollywood. Impossible de le savoir avec certitude, mais tout semble indiquer qu’elle sera d’une longueur inédite. La dernière fois que les acteurs américains ont cessé le travail, en 1980, leur mouvement a duré quatre-vingt-quinze jours. Les scénaristes, qui manifestent cette fois-ci à leurs côtés, ont tenu cent jours en 2007-2008. La convergence de leurs luttes – il y a de nombreux points communs dans leurs revendications – va certainement les inciter à ne rien lâcher. Alors se dirige t-on vers un manque de contenus et de blockbusters? Wait and see...

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