« Mission: Impossible - Dead Reckoning, partie une », Ethan Hunt cruise l'écart
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible depuis peu au cinéma, « Mission : Impossible – Dead Reckoning, première partie » est une macédoine de films parfois indigeste mais délicieuse au final.

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« Votre mission, si toutefois vous l’acceptez…», répète depuis des années maintenant cette voix qui donne des ordres de mission à Ethan Hunt (Tom Cruise flippant et mémorable aux côtés Jamie Foxx dans Collateral). Avant que le message ne s’autodétruise.

Jusqu’ici cette notion de consentement, pour rejoindre la Force Mission Impossible, pourtant parfaitement audible, n’avait jamais vraiment sauté aux yeux ou plutôt aux oreilles.

Avec le 7ème volet de Mission : Impossible, c’est désormais chose faite.

Par ici, les explications.

LA CLÉ QUI OUVRE LA PORTE DES PROBLÈMES

La salle du cinéma Majestic Ivoire n’est pas encore comble quand le film démarre. Des retardataires avancent, tête baissée, dans la salle obscure au moment où un navire pourtant doté d’un pouvoir d’invisibilité, grâce à la version bêta d’une intelligence artificielle, coule.

Quelques instants plus tard, un coursier remet le fameux ordre de mission à Ethan Hunt.

Sa mission qu’il a acceptée sans trop de chichis consiste à récupérer deux demi-clés cruciformes afin d’éviter la fin du monde. Hunt qui tente de sauver le monde, rien d’inhabituel jusqu’ici.

Sauf que cette fois-ci, la menace est invisible, n’a ni visage, ni chair, seulement un nom : l’Entité.

Il s’agit de la version premium de l’intelligence artificielle qui s’est développée et rebellée depuis.

Aidée par la bande habituelle, Ilsa (Rebecca Ferguson, Dune), Benji Dunn (Simon Pegg, Star Trek) et surtout Luther Stickell (Ving Rhames, Pulp Fiction), le marathonien de l’espionnage, toujours en train de courir, fonce vers l’objectif. Mais la clé attire les convoitises de toutes les agences gouvernementales, ou presque, tous les espions, ou presque, tous les voleurs ou presque. À commencer par Grace (Haylen Atwell, Captain America: First Avenger)

ETHAN HUNT CRUISE L’ÉCART AVEC LES AUTRES

Ce n’est pas demain la veille que Tom Cruise ne sera pas au-dessus du lot dans Mission : Impossible.

Cache-cache avec des caméras de vidéo-surveillance, courses rectilignes, avant de brusquement bifurquer dans le dédale des rues sombres, cascades en tout genre, Tom Cruise nous a fait ça du Tom Cruise. Et surtout la plus dangereuse des cascades de la franchise et même de « l'histoire du cinéma », paraît-il.

Mais ce n’est pas le seul qui a probablement tapé dans l’œil des spectateurs.

Le développement de Luther, plus philosophe que génial hacker, sorte de Maître Bouddha qui ne boude pas son plaisir à vanner et donner des conseils, est suffisamment intéressant pour ne pas passer inaperçu. Il apporte une touche particulière à cette 7ème Mission : Impossible.

Idem pour Grace, dont on n’aurait jamais parié sur le fait qu’elle soit finalement la clé du système.

Ce sont notamment ces petits éléments qui font de Mission : Impossible – Dead Reckoning, première partie un bon long-métrage.

UN PEU DE CECI, UN PEU DE ÇA

Au terme du film qui dure beaucoup trop, 2 heures 43 minutes pour être précis, Ethan Hunt fait passer Jack Bauer pour un apprenti-agent, John Wick pour un porte-flingue à la semelle, Robert McCall pour un bon samaritain de seconde zone.

Et ce n’est pas tout.

Fantôme qui ressurgit du passé, rues obscures qui sentent la trahison à plein nez, mais aussi le train comme champs d’action, etc. Il y a dans ce Mission : Impossible là, beaucoup d’éléments qui font penser au premier de la saga ; sorti en 1996.

Mais ce n’est le seul copier-coller du film.

En effet, Mission : Impossible – Dead Reckoning, première partie fait penser à plusieurs films en même temps :

à Inception, avec cette scène déjà vue chez Christopher Nolan,

à Tenet, avec cette incroyable tension face à la plus grande menace qui ait jamais existé,

à Fast & Furious, pour le côté famille nombreuse qui s’agrandit à mesure que l’intrigue avance.

Alors oui, l’intrigue est parfois incompréhensible comme si elle avait été écrite par ChatGPT qui serait bien partie avant de s’emmêler les pinceaux.

Mais au final, c’est l’un des meilleurs films de l’année.

Mention spéciale aussi à Gabriel (Esai Morales, How To Get Away With Murder).

Ça faisait longtemps, depuis feu Philipp Seymour Hoffman, dans Mission : Impossible 3 peut-être, qu’un ange de la mort n’avait pas autant multiplié les efforts pour nuire à la réussite d’une Mission : Impossible !

On en reviendrait presque à regretter que l’agent Ethan Hunt ait donné son consentement après avoir entendu : « Votre mission, si toutefois vous l’acceptez...»

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