« La Nuit du 12 », violences faites aux femmes
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible sur iTunes, « La nuit du 12 » suit à la trace des policiers qui avancent cahin-caha sur un affaire de meurtre.

©️ YouTube

« Et la victime, vous étiez proche d’elle ? », souhaite savoir l’enquêteur en charge de l’investigation. Règle universelle qu’on retrouve dans la plupart des films policiers qui ont pour thème principal : les violences faites aux femmes.

Thriller qui passe en revue les suspects dans le cadre du meurtre d’une jeune femme, La nuit du 12 n’échappe pas à cette règle. Par ici, l’enquête.

ELLE N’EST JAMAIS RENTRÉE CHEZ ELLE

Alors qu’elle sort d’une soirée entre filles, Clara Royer (Lula Cotton-Frapier) emprunte que son smartphone peine à éclairer. Et, la jeune femme fait malheureusement une mauvaise rencontre. Son corps est retrouvé le lendemain matin : calciné.

C’est le début d’une longue et fastidieuse enquête menée par le capitaine Yohan Vivès (Bastien Bouillon, vu notamment dans Oussekine), secondée par Marceau (Bouli Lanners, contremaître malhonnête dans le très bon De Rouille et d’Os).

Ensemble, les deux hommes, et leurs collègues, convoquent/interrogent/relâchent les suspects.

Puis petit à petit, à mesure que l’espoir de résoudre ce meurtre s’amenuise, les tensions, elles grandissent ; avec des jugements de valeurs sur le nombre d’amants que la jeune femme a connus.

Et pendant ce temps-là, l’auteur du crime, lui, court toujours.

YOHAN CHERCHE LE BON MARCEAU

Jeune capitaine d’une brigade criminelle, qui sent bon la testostérone et la bonne camaraderie, Yohan Vivès c’est ce flic minutieux qui ne laisse rien passer. Que ce soient des remarques désobligeantes ou le non-respect des procédures. Avec ou sans le deuxième enquêteur, il cherche le bon morceau. Ou plutôt le bon Marceau.

Cet autre coéquipier qui va lui permettre de laisser sa naïveté aux vestiaires mais pas son humanité.

Et c’est l’un des éléments qui fait de La Nuit du 12 une des belles surprises de cette année.

PLONGÉE AU CŒUR DU SYSTÈME

Des enquêtes policières, il y en a pléthore. L’un des meilleurs cette année, c’est Misanthrope avec le toujours bon Ben Mendelsohn ; vu récemment dans Secret Invasion.

Si ce thriller réalisé par Dominik Moll, à qui l'on doit Harry, un ami qui vous veut du bien, plonge dans la tête d’un tueur en série insaisissable, La Nuit 12, lui, offre une vue à l’intérieur du système policier post MeToo.

C’est peut-être un détail mais il a son importance notamment quand le capitaine Yohan reprend de volée l’un de ses éléments qui s’attardaient un peu trop sur le body count de la victime. Comme si cela changerait quelque chose ou encore que ça intéresserait quelqu’un.

Mais ce qui fait de La Nuit du 12 un très bon thriller c’est la manière avec laquelle l’enquête est menée. Telle une remontée mécanique, ces limiers remontent la piste d’un suspect au terme d'un gros travail. On se dit qu'enfin la famille et l'âme de la victime vont enfin pouvoir reposer en paix. Mais, ils finissent malheureusement par abandonner. Retour à la case départ. Jamais pour longtemps d'ailleurs puisqu'un nouveau coupable potentiel apparaît. Jusqu'à...

Le mieux c’est poser ces yeux 115 minutes durant sur ce film qui a notamment remporté le César du meilleur film. Et pas seulement parce que quelqu’un aura demandé : « Et la victime, vous étiez proche d’elle ? »

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