« On va se débrouiller ! », répondent souvent des candidats à l’immigration ; qu’elle soit clandestine ou pas.
Et si certains trouvent malheureusement la mort en chemin, quand ils ne sont pas abandonnés pas certaines autorités en plein désert, d’autres encore tombent des nues en arrivant. Exactement ce qui arrive à Xavier (Sheyi Cole, vu notamment dans Atlanta) et son acolyte Louis (Gerald Jones, Des vampires dans le Bronx) ; apprentis gangsters qui débarquent à New-York de leur Guyana natale dans l’espoir d’y trouver un avenir meilleur. Présentations.
ALERTE ENLÈVEMENT
Lorsqu’ils débarquent donc de ce pays d’Amérique du Sud, ces deux jeunes gens ignorent qu’ils sont en fait dans un traquenard.
En effet, désormais, ils travaillent pour Mme Savitri Mahabir (Carol Christine Hilaria Pounder, Claudette dans The Shield) marraine de la pègre guyanaise qui croit beaucoup aux sciences occultes et aux signes du destin.
Afin de rétablir l’équilibre des forces, elle décide de faire enlever : Jared.
Ce gosse de riches est le fils de Sam (Claire Danes, Homeland) et Derek Browne (Timothy Olyphant, Numéro Quatre).
Mais l’opération enlèvement que Mel Harmony (Zazie Beetz, Atlanta) observe de loin ne se déroule pas tout à fait comme prévu.
Et dès que l’alerte enlèvement est diffusée, les fantômes du passé ressortent du placard et hantent un à un tous ces protagonistes et bien d’autres encore.
DANS CE CASTING CINQ ÉTOILES, CLAIRE DANES SORT ENCORE TOUJOURS
Des années qu’on la voit sur petit et grand écran, depuis Roméo + Juliette aux côtés d’un certain Léonardo DiCaprio, et pourtant Claire Danes affiche toujours cette force fragile comme si elle était au bord de la crise de nerfs avant de se ressaisir pour reprendre le contrôle de la situation.
Chose qu’elle a récemment faite dans Fleishman Is In Trouble avant Full Circle.
Mais ce n’est pas la seule star de ce casting de fous furieux.
Il y a pêle-mêle : Jharrell Jerome, amant d’un soir dans Moonlight, Dennis Quaid méconnaissable en grand-père de la famille Browne, trop riche pour garder les pieds sur terre, mais aussi William Sadler dans Les Évadés.
Tous apportent une touche particulière à une très série criminelle aux 150 000 ramifications.
RAMIFICATION DANS RAMIFICATION
Le point de départ de l’intrigue, c’est donc cet enlèvement. Ou plutôt cette tentative d’enlèvement.
S’ensuit une série de révélations. Celles-ci mettent chacun des concernés dans l’embarras, font perler des gouttes de sueur dans ces habits hivernaux au point de faire amèrement regretter Guyana à certains.
Ce qui fait la force de Full Circle, l’une des meilleures mini-séries de cette année, c’est que tout part dans tous les sens, obligeant le téléspectateur à saisir son smartphone avant de maudire l’instant précis où il l’a fait.
Full Circle, c’est ce cercle vicieux, entre fraudes fiscales, rancœurs familiales et délogement de familles pauvres qui finissent par fomenter leur vengeance en silence, mais également corruption etc.
Une fois que la boucle est bouclée, après que toutes les pièces du puzzle aient été assemblées, on ne peut que saluer le génie créatif du réalisateur : Steven Soderbergh ; à qui l’on doit notamment Traffic ou plus récemment Magic Mike : Dernière Danse.
Il y a un petit côté The Night Of, dans le genre mini-série criminelle au dénouement inattendu mais extrêmement satisfaisant une fois que la vérité éclate.
À croire que pour faire ça aussi bien, Ils se sont d’abord dit : « On va se débrouiller ! »