« Désormais, on se vole entre nous ! Il ne fallait pas chercher les 3500 volts d’Abidjan ! », menaçait Ange Didier plus connu sous le nom de DJ Arafat dans Lêbêdê.
C’était en 2009, il y a longtemps, très longtemps donc mais comme la plupart des expressions sorties tout droit de son imagination, elle aura marqué les esprits des Ivoiriens en général et de ses fans, appelés « les Chinois », en particulier. Ces derniers peuvent déjà avoir le sourire aux lèvres puisqu’une série lui est consacrée. Plus de détails, par ici.
LE FILS DANS LA PEAU DU PÈRE
Balancé il y a quelques semaines seulement, un trailer met depuis l’eau à la bouche. Et pour cause, il s’agit des premières images de la prochaine série événement : Enfant béni ; qui retracera la vie de cet artiste partie trop tôt le 12 août 2019 dans un accident de moto.
Au-delà du fait qu’elle s’inscrive dans cette volonté actuelle de documenter les mille et une vies de figures politiques et/ou personnalités publiques africaines, ce qui étonne/frappe/marque dans cette bande-annonce c’est la présence de son fils : Maël Houon.
Et ce n’est pas dans la peau d’un figurant mais plutôt dans celle de son père.
Dirigé par le jeune réalisateur, Alain Negbele, qui a notamment réalisé le clip de Moto Moto, le jeune homme remonte la trace de son défunt père. De ses moments de galère à son éclosion dans les maquis, en passant par ses rencontres avec des figures du coupé-décalé, l’adolescent sera au premier plan.
Actuellement en cours de tournage, Enfant béni sortira début 2024.
MAIS DIS, C’EST QUOI LE STYLE DE DJ ARAFAT ?
Souvent imité mais jamais égalé, le Yôrôgbô, l’un de ses dix mille surnoms, a dominé la scène musicale en Côte d’Ivoire et dans la sous-région pendant une dizaine d’années avec notamment Jonathan.
Talent pur, adepte du Trashtalk, et ces piques adressées à ses concurrents parmi lesquels son meilleur ennemi Debordo Leekunfa, le fils de Tina Glamour, chanteuse sulfureuse, a marqué un peu/beaucoup/énormément les esprits avec un style bien propre : le coupé-déchaîné.
Sorte de coupé-décalé puissance 1000 plus énergique, plus acrobatique avec ces roukasskass, acrobaties, exécutées le plus souvent par ces danseurs quand ce n’était pas par lui-même.
Pour toutes ces raisons-là, DJ Arafat mérite clairement qu’une série lui soit consacrée mais ce n’est pas le seul.
FRANCOIS LOUGAH, DOUK SAGA ET LES AUTRES
Contrairement à ce que beaucoup de jeunes internautes pensent la musique en Côte d’Ivoire ne se résume pas au coupé-décalé ou encore au Rap Ivoire emmené vers les sommets par un prolifique Didi B. Non.
Avant tout cela, il y a notamment eu de grandes stars. À commencer par feu Ernesto Djédjé, roi du Ziglibity, mais aussi et surtout François Lougah.
Au-delà de son héritage musical, « Le Papa National » aura marqué les esprits par sa capacité à brûler la chandelle par les deux bouts au point où son nom soit une expression : vivre la vie de Lougah. Ou encore dépenser sans compter.
Dépenser comme si chaque jour était le dernier, feu Stéphane Doukouré dit la Sagacité l’a fait dans la première moitié des années 2000 après avoir créé un mouvement musical qui lentement mais sûrement disparaît du paysage : le coupé-décalé.
Sa disparition, le 12 octobre 2006, alors qu’il était encore au sommet des sommets, a fait couler beaucoup d’encre. Raison de plus pour faire une série sur lui, aussi, après celle sur celui qui a dit : « Désormais, on se vole entre nous ! Il ne fallait pas chercher les 3500 volts d’Abidjan ! »