« Les énigmes du Père Fourras sont trop dures ! », commentent ceux qui pendant l’été s’asseyent et regardent Fort Boyard. L’une clés de son succès c’est ce personnage à la peau fripée dont les énigmes font flipper mêmes les plus brillants : le Père Fourras ; dont le vrai nom est Yann Le Gac. Une information que très peu de gens savent finalement mais ce n’est pas probablement pas le cas pour le plus grand fan du plus grand des voleurs : Assane Diop (Omar Sy, connu surtout pour Intouchables).
Pour la troisième fois, le grand et malin noir étale toute son intelligence et ses ressources, un peu/beaucoup/trop souvent à tel point que l’intérêt n’y est plus. Explications.
JAMAIS DEUX SANS TROIE
En cavale depuis qu’il a réussi à envoyer son meilleur ennemi Hubert Pellegrini (Hervé Pierre, J’accuse) en prison, sans passer par la case départ, Assane Diop l’est toujours. L’ultra-fan de Lupin a décidé de faire partir Claire (Ludivine Sagnier, L’ennemi public n.1 aux côtés de Vincent Cassel) et Raoul (Etan Simon). Mais bien sûr comme avec lui, rien se passe comme prévu. Un ennemi surgit du passé et menace de tuer sa famille notamment Mariama (Naky Sy Savané, Bal Poussière) ; qu’il n’a pas vu depuis plus de vingt ans.
Alors, Diop se déguise grossièrement, pactise avec l’inspecteur Youssef Guerida (Soufiane Guerrab), au grand dam de sa collègue le lieutenant Sofia Belkacem (Shirine Boutella), mais aussi réalise des casses ou encore trahit son meilleur ami Benjamin « Ben » Ferel (Antoine Gouy, vu récemment dans Cash) ; tout en disséminant des pièges en veux-tu en voilà dans tout Paris que lui seul peut déjouer. Et tant pis si tout ça, cette vie trépidante met en danger les siens.
Depuis la Guerre de Troie, on n’avait pas vu pareil stratagème. Qu’est-ce qu’il est fort cet Assane Diop ! Un peu trop même.
OMAR EST SY FORT QU’ON EN OUBLIERAIT PRESQUE LES AUTRES
Omar Sy est Assane Diop et Assane Diop est Omar Sy.
Aucun autre acteur n’aurait probablement pu aussi bien interpréter depuis 2 ans ½ maintenant, avec cette 1ère saison mise en ligne le 8 janvier 2021, ce copycat.
Et c’est justement l’un des soucis. Hormis Guerida, capable de le suivre à la trace mais incapable de réaliser qu’il crush sur sa collègue Sofia, rares sont les personnages qui suivent l’infernale cadence intellectuelle de Diop.
Etan s’y essaye, Claire prend le relais quand elle a des doutes sur un événement tragique – cette saison – mais aucun ne lui arrive aux chevilles, et ces Jordan qui lui permettent de garder les pieds sur terre.
Ce côté surhomme de Diop passait au début mais plus maintenant où les premiers signes apparus se confirment : nous sommes bien devant une Casa de Papelisation.
« LUPIN, SAISON 3 » OU LA CASA DE PAPELISATION PRO MAX
Ce mot nouveau, nous l’avions déjà utilisé au moment de l’annonce sur la sortie prochaine de Lupin. Et déjà la sonnette d’alarme avait été tirée sur cette manière de donner toutes les clés de résolution pour que Diop soit finalement le seul à briller intellectuellement.
Disponibles depuis le 5 octobre dernier, les 7 épisodes de la saison 3 vont encore dans ce sens. Alors, non ! Ça suffit !
Déjà les déguisements, où il commet les larcins au nez et à la grosse barde des uns et des autres, sont limites. Hormis celui de sapeur congolais excentrique qui valait le coup.
Mais là c’est cette Casa de Papelisation, c’est-à-dire l’attribution de toutes les facultés intellectuelles à un seul personnage comme si les autres n’existaient pas. L’appauvrissement, né de ce phénomène, de la série saute encore plus aux yeux quand LE retournement de situation, qui limite aurait pu nous faire décoller du siège plus tôt, intervient dans les arrêts de jeu.
Mais la VAR est formelle : cela ne suffit pas à effacer tout le reste. À moins que ce soit pour préparer une 4ème (et dernière, on espère) saison.
De toutes les façons, même Netflix continue à en faire un super cambrioleur, certains diront toujours : « Les énigmes du Père Fourras sont trop dures ! »