Banel et Adama: L'amour villageois
CLOJ@
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-REDACTEUR
J'aime voir et faire voir des films et séries. Enfant j'ai littéralement grandi dans les vidéos clubs qui ont pris le relais après la fermeture des salles de cinéma

Présentée au dernier Festival de Cannes, et en compétition au Festival international du film francophone de Namur, le film Banel et Adama raconte une histoire d'amour qu'on a pas l'habitude de voir.

Tiffr

Banel et Adama est un film franco-malio-sénégalais réalisé par Ramata-Toulaye Sy, sorti en 2023.

Une histoire d'amour rarement vue

L'amour est dans les champs CNC
L'amour est dans les champs

Les histoires d'amour au cinéma sont aussi légion que les jours qui se succèdent. De Roméo et Juliette à La cité des Anges, chaque histoire a une particularité. L'histoire de Banel et Adama a ceci de particulier qu'elle se déroule dans un village et engage une lutte envers et contre tous.

Synopsis

Les jeunes adultes Banel (18 ans) et Adama (19 ans) vivent dans un village reculé du nord du Sénégal qu'ils n'ont jamais quitté. Du monde, ils ne connaissent que ça, en dehors, rien n’existe. Banel et Adama s’aiment et sont comme deux oiseaux inséparables. Adama est calme et introverti, tandis que Banel fait preuve d'une nature passionnée et rebelle. Mais l’amour absolu qui les unit va se heurter aux conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos.

L'incandescence de l'amour et la lutte écologique

Une vie de liberté et d'amour 20 Minutes
Une vie de liberté et d'amour

Banel et Adama sont vraiment amoureux. Toujours proches l’un de l’autre, attentionnés, prévenants. Ensemble, quand il faut conduire le bétail, ensemble quand il faut désensabler leur futur maison. Leur complicité fait plaisir à voir et on se dit qu’ils ont eu de la chance de s’être trouvés d’autant que leur mariage a été arrangé en suivant la tradition, après le décès inopiné du frère aîné d’Adama. Banel rêve de vivre loin du village avec son cher époux, mais la sécheresse s’installe et oblige Adama à partir toujours plus loin avec son troupeau, tandis que Banel doit à présent travailler au champ. La jeune femme supporte mal la séparation et le retard pris par leur projet d’avenir. Dans le village, les tensions montent parce que les bêtes souffrent et dépérissent. Certains jeunes partent chercher du travail ailleurs et tout le monde en veut à Adama d’avoir refuser de devenir chef du village. Entre sa mère qui veut qu’il accepte cette responsabilité dévolue à sa lignée et Banel qui ne veut pas en entendre parler, Adama est de plus en plus écartelé. Comme le sable qui recouvre les maisons dans ce désert qui avance, la puissance lumineuse des images de Ramata-Toulaye Sy emporte tout sur son passage et s’impose face à nos regards conquis. C’est l’histoire d’un amour fou qui refuse les règles immuables et la résignation, qui franchit tous les obstacles. Puisque Banel et Adama s’aiment, il faut qu’ils puissent être liés à jamais. La sécheresse, qui s’abat sur le village et le décime peu à peu, souligne aussi la réalité du dérèglement climatique qui frappe l’Afrique avec une violence toute particulière et une cruauté d’autant plus grande que le continent ne fait pas partie des responsables principaux de la catastrophe écologique en cours.

L'image d'une Afrique rurale contrastée

Affiche Banel et Adama YouTube
Affiche Banel et Adama

Banel et Adama est le premier long métrage de la réalisatrice Ramata-Toulaye Sy. L'œuvre a été tournée en pulaar, une variante du fulfulde. La distribution est composée d'acteurs non professionnels de la région. Les rôles principaux sont tenus par Khady Mane (Banel) et Mamadou Diallo (Adama). La présence magnétique de la jeune comédienne, Khady Mane, sorte de Diane chasseresse à la détermination sans faille, permet à la jeune réalisatrice franco-sénégalaise d’imposer son histoire singulière et forte d’une jeune femme profondément éprise d’amour et de liberté. L'équipe du film comprend Amine Berrada pour la photographie, Vincent Tricon au montage et Bachar Khalifé a signé la musique du film. Au-delà de sa figure féminine singulière, le film de Ramata-Toulaye Sy est aussi un hommage à sa communauté peule, celle de ses parents et de ses ancêtres, première victime d’une Afrique rurale de plus en plus désertique.

Banel et Adama est disponible dans les salles du Majestic Cinéma

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