« Nganù », il tape sur des gens pour vivre
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible depuis peu sur Netflix, « Nganù » est un film dramatique qui ne démarre jamais vraiment sur un homme violent qui bat tout le monde.

Netflix

« […] Je tape des gens pour vivre. […] », avait déclaré le pratiquant d’arts martiaux et néoboxeur Francis Ngannou. Mais ça c’était avant que des juges n’accordent la victoire à Tyson Fury au grand dam des internautes ; au terme du combat de boxe plus attendu depuis des années.

Depuis le Camerounais a encore gagné en popularité parce que justement il ne se contente pas de taper des gens pour vivre.

Tout le contraire de son homonyme, Nganù (Kang Quintus, vu notamment dans The Fisherman’s Diary). Cet alcoolique célèbre dans son village violente tout le monde dans son village à commencer par sa femme et son enfant. Par ici, les détails.

LA VIOLENCE ENGENDRE LA VIOLENCE

Dans son petit village camerounais, Nganù sème la terreur et récolte la peur. La peur qu’un jour sa femme ne meurt après un énième déchaînement de coups, une énième agression sexuelle.

Chaque jour, ce violent monsieur, qui suit les traces de son père lui-même women-beater, va toujours un peu plus loin et ce peu importe l’endroit où il se trouve. Que ce soit chez lui ou sous le grand arbre sous lequel d’autres hommes jouent aux dames ( ?).

Alors quand l’armée camerounaise, engluée depuis des années dans un conflit avec Boko Haram, annonce un recrutement d’urgence de 1000 nouveaux militaires, Nganù y voit une seconde chance. Et pendant ce temps-là, le village, lui, célèbre le départ de l’enfant terrible.

Loin des siens, de son fils Kum (Ayuk Gareth, L’accord), il se fait deux nouveaux amis : le placide Akwah (Hakeem Kae-Kazim, Hotel Rwanda) et le tire-au-flanc Cabrel (feu l’humoriste Cabrel Nanjip).

De retour au village, l’homme semble avoir changé. Du moins en apparence.

C’EST KANG QUINTUS QUI A FAIT LE SON

Après avoir donc solidement incarné Solomon, père de famille et pêcheur manipulable et manipulé, dans The Fisherman’s Diary, cette fois-ci Kang Quintus fait le son, le film. C’est lui le réalisateur de ce film sur cet époux abusif qui n’atteint jamais son rythme de croisière.

« NGANÙ » OU L’ART DE TAPER DANS LE VIDE

Parce qu’il avait brillé dans The Fisherman’s Diary, on a cru que c’était une bonne idée de bloquer les dernières heures d’un week-end qui tire à sa fin et se poser ainsi durant 101 minutes, soit 1 heure et 41 minutes, pour regarder Nganù. Fausse bonne idée.

Tout en épargnant que très peu le (télé)spectateur avec les différents déchaînements et autres crises de violence, ce film dramatique balance des éléments cousus de fil blanc. À savoir la femme qui fuit son mari pour se retrouver dans les bras protecteurs d’un autre homme ou encore la mort d’un des personnages, visible à des milliers de kilomètres.

Il n’y a aucune surprise. Ou alors si, une seule.

Vu comment il est bêtement et méchamment violent, Nganù, comme l’autre Ngannou, le vrai, beaucoup plus discipliné lui, aurait lui aussi pu dire : « […] Je tape des gens pour vivre. […] »

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