FESTILAG, quand le cinéma africain dénonce les Violences Basées sur le Genre (VBG)
Seydou KONE
Seydou KONE
-Abidjan
Journaliste de Culture - Freelance, Consultant Media (Côte d'Ivoire)

Cette année, à Abidjan, la 11è édition (21-25 Novembre) du Festival International du film des Lagunes (FESTILAG) initié par la comédienne Naky SY Savané, a ouvert le débat sur des maux qui minent de façon général, le domaine cinématographique.

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« Les violences basées sur le genre dans le domaine cinématographique : Cas du cinéma africain », est le thème du panel de discussion qui a été présenté par des professionnels du secteur dont les producteurs Charles Scibetta (Rena Prod, France) et Sonia AKA (Côte d’Ivoire), la réalisatrice ivoirienne Bleu Brigitte, les comédiens et acteurs Laure Guiré Azoumi (Burkina Faso), Ghislaine Kanga, Mahoula Kané, Mike Danon, Jamel Basiru (monteur) et l’experte en genre Diarassouba Raissa, de la Côte d’Ivoire. Le FESTILAG qui donne l’occasion de délier les langues sur un sujet peu – voire pas traité et donner les outils de défense en cas de VBG, a, de ce fait, initié à l’attention des étudiants de l’Institut des Sciences techniques et de la Communication (ISTC Polytechnique), une formation sur les mesures prises en cas de VBG avec pour exemple le cas français.

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Le Festilag aborde la question des VBG dans le domaine cinématographique africain

Au terme de quatre jours de festivités, la promotrice Naky Sy Savané s’est réjouie d’avoir « pu rassembler tous les acteurs autour de la question de la protection et de la défense des droits des comédiennes Africaines du Cinéma et de l'audiovisuel ». Résultats probants, désormais sur les plateaux de tournage dans chaque pays, le Festilag est engagé à créer les conditions pour la protection des femmes victimes de violence dans le cadre de leur profession. Pour ce faire, il a été décidé de la mise de la mise en place d’une Cellule d’écoute pour permettre une prise en charge des cas avérés de harcèlement et de violence faites aux femmes.

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Le silence des lames, prix du meilleur court métrage au Festilag 2023

Que Naky Sy Savané creuse l’abcès d’un tel sujet, cela dénote d’un engagement personnel. Femme de terrain, combattante féministe, la comédienne et présidente du Festilag, très sensible à la cause des femmes en Afrique, a créé depuis 2007 à Marseille, en France, où elle réside, l'association de l’Union des Femmes du Monde Gams-Sud qu’elle dirige. Ladite association lutte contre les mutilations sexuelles et toutes les violences faites aux femmes et filles.

Dans le but de diversifier la tribune de son combat, Naky Sy Savané à travers le jury du Festilag encourage les films qui sensibilisent et traitent des mutilations sexuelles. Ainsi pour la 11è édition du Festilag porté par le thème « Cinéma et Gestes Économiques : Limiter l’apport du plastique dans le quotidien », « Le silence des larmes », un film muet qui traite de l’excision a remporté le prix du meilleur court métrage et réalisé par Jean-Marie K. Guéassémaké (Côte d’Ivoire). Par ailleurs, le Grand Prix du Festival International du Film des Lacs et Lagunes - Prix Roger Gnoan M’Bala, édition 2023 est revenu au long-métrage « Jalaldine » du réalisateur Hassane Benjelloun (Maroc).

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Des lauréats de la 11è édition, la soirée de clôture

Au total, 47 films dans les catégories Longs Métrage, Courts Métrage et Documentaire étaient en compétition. Afin d’accentuer la formation des femmes et des jeunes filles dans les métiers du cinéma, le Festilag est cette 11è édition partenaire de l’Institut Supérieur de l'Image et du Son/Studio-École de Ouagadougou (Burkina Faso). Le Festilag 2023 a pris fin par une Jam Session féminine à AZK Live, sis à Cocody – Blockauss (Abidjan).

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