Vermines est un film d'horreur français réalisé par Sébastien Vaniček et sorti en 2023.
Un film qui fait genre
Premier long métrage du réalisateur et metteur en scène Sébastien Vaniček, Vermines est un la dernière sensation horrifique sortie sur grand écran. Relançant l'éternel débat du film de genre en France, ce huit clos se déroule dans un immeuble de banlieue infesté d’araignées venimeuses. Un conseil: arachnophobes s’abstenir !
Synopsis
Kaleb vit dans une tour d'habitation de banlieue parisienne. En conflit avec son meilleur ami et sa sœur, il traverse une période de solitude. Passionné d'animaux exotiques, il fait l'acquisition d'une araignée venimeuse qui va échapper à sa vigilance et propager son espèce dans tout l'immeuble. Face à l'invasion des araignées, les habitants de l'immeuble vont devoir survivre alors que la taille des bestioles s'accroit.
Se débarrasser de la vermine
Pour son premier long-métrage, en salles depuis le 27 décembre, le cinéaste de 34 ans imagine une invasion d'araignée meurtrières dans un immeuble de région parisienne, avec une analogie voulue entre ces insectes dont on veut se débarrasser et les habitants des quartiers populaires. Sébastien Vaniček assume dans une interview l'analogie entre ces insectes qu'on ne veut pas voir, qu'on veut écraser, et les habitants des quartiers populaires. Il élargit même la symbolique à la xénophobie en général. Le point de départ du film est née de la frustration d’un jeune banlieusard qui veut faire du cinéma, qui s’est heurté à beaucoup de portes fermées, que ce soit pour des financements publics ou privés. Son co-scénariste Florent Bernard qui lui, vient de Bourgogne n'a rien à voir avec la banlieue, mais il a souffert aussi de devoir s'imposer dans un milieu branché du cinéma parisien, qui n'est pas le nôtre. Le titre du film, Vermines, peut donc se lire à double sens.
Le HLM en toile de fond
Le bâtiment iconique qu'on aperçoit dans le film est situé à Noisy-le-Grand, la ville dans laquelle le réalisateur a grandi, en Seine-Saint-Denis. Il s'agit des Arènes de Picasso, achevées en 1985 et conçues par l'architecte russo-espagnol Manuel Núñez Yanowsky. Une façade en forme de toile d'araignée idéale pour servir de décor au film. Vaniček exploite au maximum chaque recoin de son immeuble (hall, ascenseur, cage d'escalier, cave, couloir, parking), appréhende parfaitement le cadre et l'espace de son huis clos en CinémaScope. Ce décor a déjà été vu notamment dans Hunger Games et Brazil. Ayant lui même grandi à à Noisy et ayant une parfaite connaissance de ces bâtiments, le jeune réalisateur s'empare du décor pour imposer une ambiance de plus en plus oppressante. De plus l'esthétique elle-même un peu arachnéeenne du bâtiment, de science-fiction colle très bien avec l'atmosphère du film.
Une Série B qui s'assume
Vermines est le premier long métrage de Sébastien Vaniček après plusieurs courts métrages. De l'aveu même du réalisateur: "je voulais faire un film fun, un pur divertissement. Un roller coaster où les gens en auraient pour leur argent". Vermines se révèle être un divertissement à la fois très cool et très maîtrisé, et une série B qui s'assume, avec effets spéciaux de qualité à la clé. Ce qui cloche dans le film est lié à l'écriture; en cause des dialogues en verlan estampillés « banlieue » (« Wesh ! ») en plus de la caractérisation assez simpliste des personnages qui se révèlent être très caricaturaux. Malgré ces quelques maladresses, ce film réserve de très bons moments, comme cette scène située dans une salle de bains où les créatures s'infiltrent par une bouche d'aération et la bonde d'évacuation d'une douche. Présenté en avant-première mondiale à la Mostra de Venise en septembre dernier, lauréat du prix spécial du jury au Festival international du film fantastique de Sitges, cette toile interdite aux moins de 12 ans va désormais causer des démangeaisons aux spectateurs dans les salles. Le film a déjà valu au réalisateur un flot de propositions de la part de Hollywood.
Vermines est actuellement disponible dans les salles du Majestic Cinéma.