C’est à partir du 10 janvier que l’IFFR annoncera le programme complet, de même que le calendrier quotidien, les conférences et la mise en vente des tickets.
Mais, déjà, à partir du site internet du festival, une idée est faite de la sélection pour l’IFFR 2024. Des films en provenance des pays du monde. Pour ce qui concerne les films africains, nous avons sélectionnés quelque uns en compétition. A savoir « Banel & Adama », long-métrage de fiction de la sénégalaise Ramata-Toulaye Sy ; « Les filles d'Olfa » de la Tunisienne Kaouther Ben Hania (Long-métrage documentaire) ; « La grotte sacrée » des Camerounais Cyrille Masso et Daniel Minlo et « After the Long Rains », un film kenyan (91') sorti en 2023 du réalisateur Damien Hauser.
Ce dernier, produit en 2023, est un long-métrage d’animation qui était en juin dernier en compétition Hors-Champs au Festival international de film d’Annecy (FIFA). Ce rendez-vous mondial de la bande dessinée avait vu la participation de plusieurs créateurs en Afrique qui y ont présenté leurs tous derniers projets de films dont l’Ivoirien Abel KOUAMÉ (Kan Souffle), Directeur Général du studio Afrika Toon.
« La grotte sacrée » aura mis douze ans avant de voir le jour grâce à une équipe sur place au Cameroun et des partenaires asiatiques. De « La grotte sacrée », le résumé est ainsi fait : « Le Fon (roi) de Mabuno est malade et son état inquiète d'autant plus son conseiller Dembélé que les multiples décoctions ingurgitées se révèlent inefficaces. Appelé à la rescousse, Ngan'ga, un vieil ermite aveugle et médium, autrefois expulsé du royaume pour sorcellerie, découvre que le Fon souffre d'un étrange poison et que le seul antidote capable de le guérir se trouve dans une grotte sacrée au cœur d'une forêt lointaine».
Réalisé en 2023 par la Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy, Banel & Adama (87' – France) est un long-métrage de fiction (le premier pour la jeune réalisatrice) qui raconte la particulière histoire du jeune couple, près de la vingtaine, qui vit dans un petit village éloigné au Nord du Sénégal.
La même année, le film est sélectionné en compétition officielle lors du 76è Festival de Cannes, pour la Palme d’or et pour la Caméra d’Or. Des deux personnages, Adama est introverti et discret quand Banel est une passionnée et rebelle.
Banel & Adama « sont destinés à s'aimer d'un amour éternel. Mais le couple va être mis à rude épreuve par les conventions de la communauté, car là où ils vivent, il n'y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos qu'elles engendrent ».
Tout comme Banel & Adama, « Les filles d'OLFA », le long-métrage documentaire de la Tunisienne Kaouther BEN HANIA était en compétition officielle au Festival de Cannes 2023. Les deux films se retrouveront au Festival de Rotterdam.
« Les filles d'OLFA », « de l’ordre de la tragédie grecque », dixit Kaouther BEN HANIA, documente l’histoire de deux filles (Rahma et Ghofrane Chikhaoui) qui avaient rejoint l’état islamique, en 2016. La réalisatrice qui les a filmé, leur trouve, au-delà du féminisme théorique, un discours sans lecture ni contact avec la théorie féminisme. « C’est leur vécu », confiait Kaouther BEN HANIA qui fait participer des actrices professionnelles dont la célèbre Hend Sabri (dans le rôle difficile de Olfa Hamrouni, la mère) pour convoquer le souvenir de la famille des personnages principaux. Un « exercice risqué » pour la réalisatrice mais cathartique pour les sœurs radicalisées.
« Les filles d'OLFA », à la frontière du documentaire et de la fiction, « couvre 10 ans du vécu turbulent et agité d’Olfa, une mère tunisienne quadragénaire, femme de ménage issue d’un milieu pauvre, qui a vu ses deux filles adolescentes se radicaliser, fuguer, rejoindre l’organisation terroriste Daesh en Libye et y être incarcérées suite à une attaque américaine ».
Ces trois films qui ont déjà fait leur sortie mondiale dans des festivals antérieurs, sont présentés dans des sections non-compétitives Festival de Rotterdam. Outre ces trois films, il y aura « After the Long Rains », un film kenyan (91') sorti en 2023 du réalisateur Damien Hauser. C’est l’histoire de Aisha, une jeune fille de dix ans, qui rêve de devenir actrice.
En 2023, le Tigre d'Or qui est la plus haute distinction du Festival de Rotterdam, avait été remporté par « Le spectre de Boko Haram » du Camerounais Cyrielle Raingou.