La Nuit d'Orion: Avez vous peur du noir?
CLOJ@
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-REDACTEUR
J'aime voir et faire voir des films et séries. Enfant j'ai littéralement grandi dans les vidéos clubs qui ont pris le relais après la fermeture des salles de cinéma

DreamWorks continue d'alimenter le catalogue de Netflix. Après les séries tirées des films Dragons, Les Croods, Les Trolls ou encore Le Chat Potté, le studio des rêves revient cette fois avec un long-métrage qui met en lumière la peur du noir.

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La Nuit d'Orion est un film d'animation américain réalisé par Sean Charmatz et sorti en 2024. Le scénario, écrit par Charlie Kaufman, est adapté du livre pour enfants d'Emma Yarlett intitulé L'Enfant qui avait peur du noir.

La peur du noir

Orion entouré de toutes ses peurs DreamWorks
Orion entouré de toutes ses peurs

Orion and the dark : c’est le titre de la version originale de ce dessin animé qui à première vue n’a pas grand-chose de singulier. Charlie Kaufman, c'est le scénariste de Qui veut la peau de John Malkovich ou Eternal sunshine of the spotless mind : une espèce de génie du film à dispositif, excellant dans l’art d’écrire des histoires compliquées, avec des tiroirs, des rêves, des tiroirs dans les tiroirs et des rêves dans les rêves. Un cinéma très années 2000, qui avait peut-être un peu vieilli, et qui trouve dans cette forme animée une sorte de renouveau.

Synopsis

Dark Mikros Animation
Dark

Orion a onze ans, il vit dans une banlieue américaine ordinaire avec deux parents aimants, mais il est un garçon très angoissé. Orion est complètement consumé par ses peurs irrationnelles. Mais de toutes ses peurs, la chose dont il a le plus peur est celle à laquelle il est confronté chaque nuit : l'obscurité. Bientôt, l'incarnation du noir " Dark " entraîne Orion dans un tour du monde pour lui prouver qu'il n'y a rien à craindre de la nuit.

Le jour se lève pour Dreamworks

DreamWorks n'est pas au meilleur de sa forme. Malgré la bulle d'oxygène qu'a été Le Chat Potté 2 en 2022, le studio coule à pic depuis le naufrage cataclysmique de Ruby, l'ado Kraken et la sortie sous les radars des Trolls 3. L'annonce d'un Kung Fu Panda 4 sept ans après le troisième volet, suivie de celle d'un Shrek 5 plus de 13 ans après le désormais mal nommé Shrek 4 : Il était une fin, sonne fatalement comme un aveu d'échec et un repli d'urgence derrière d'anciennes franchises à succès, à défaut d'avoir su en porter de nouvelles. La Nuit d'Orion, avait donc à première vue tout d'un nouveau long-métrage anecdotique sacrifié sur Netflix. Il faut dire que cette histoire autour d'un enfant hyper anxieux et anxiogène qui rencontre la gentille incarnation de sa plus grande peur semblait n'être qu'un décalque peu inspiré des productions Pixar, quelque part entre Monstres et Cie, Vice-Versa, Soul et Elémentaire. Mais le spectateur est agréablement surpris car comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, la narration de La Nuit d'Orion s'avère sinueuse, et se déroule entre plusieurs réalités et temporalités, avec un récit qui semble s'écrire et se modifier par la volonté et le bon vouloir de ses personnages. Ce fameux programme annoncé n'était qu'un leurre, puisqu'on comprend au bout d'une vingtaine de minutes que l'histoire d'Orion est déjà terminée au moment où il commence à la raconter. En une phrase, on est donc amené à voir le récit sous un autre angle, beaucoup plus large et stimulant.

Kaufman anime la névrose

Orion a peur du noir Parents.fr
Orion a peur du noir

La Nuit d'Orion personnifie les éléments abstraits propres à la nuit (du sommeil à l'insomnie en passant par les "drôles de bruits") et s'attaque à une autre peur infantile universelle après celle des monstres planqués dans l'armoire. Le récit traverse bien les grandes étapes attendues, avec un dénouement a priori joué d'avance. Mais c'est après une réplique surprenante qu'on se rappelle que si Charlie Kaufman (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Dans la peau de John Malkovich) est derrière le scénario, c'est qu'il y a des chances qu'on ait été berné, et que l'histoire soit finalement plus ambitieuse et imprévisible qu'escomptée. La nuit d’Orion parvient à trouver sa singularité malgré tout grâce à son scénario et la patte Kaufman, qui subvertit les automatismes du dessin animé standardisé, en distillant ça et là des références intello. Le final cueille le spectateur dans une espèce de révélation soudaine d’une grande charge émotionnelle, dont l’intensité un peu naïve rappelle les meilleures heures de ce cinéma obsédé par la mémoire et la nostalgie.

La Nuit d'Orion est disponible actuellement sur Netflix

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