« Une histoire est une histoire. », clame haut et fort la brigadière Evangeline Navarro (Kali Reis) après avoir entendu le fin mot de l’histoire, le pourquoi du comment ces chercheurs ont disparu dans l’épisode 1. Plus de détails, par ici.
AU COMMENCEMENT ÉTAIENT DES CADAVRES FRIGORIÉS
La disparition des chercheurs puis la découverte de leurs corps frigorifiés en plein Alaska, ce sont les débuts glauques de cette saison, la quatrième donc, de True Detective. Prise en main par deux ex-coéquipières qui se détestent cordialement, d’un côté la vieille peste Liz Danvers (Jodie Foster, Le Silence des Agneaux) et de l’autre l’éternelle énervée Evangeline Navarro. Entre les deux, c’est l’amour vache, le genre qui à priori empêche de faire avancer une enquête où beaucoup voient des forces occultes ; à chaque coin de rue enneigée. Peut-être aussi est-ce la raison pour laquelle rien d’intéressant ne se passe vraiment comme prévu jusqu’à l’épisode 3.
Puis, entre crises d’adolescence, celles de la belle-fille de Sanders, et crises de folie, de la sœur de Navarro, les deux femmes finissent par assembler les pièces du puzzle jusqu’à balayer complètement de la main cette histoire de « pays de de la nuit » qui viendrait réclamer son dû. Après tout, une histoire est une histoire.
INSPECTEUR NAVARRO NEW LOOK
On connaît Jodie Foster depuis Le Silence des Agneaux donc où elle tient tête à un monstrueux Hannibal Lecter (Anthony Hopkins) avant qu’elle n’enchaîne les grands rôles. Panic Room, Inside Man, etc. Mais aussi réalisatrice avec notamment Money Monster.
Alors naturellement, les yeux sont davantage portés sur Evangeline Navarro/Kali Reis. Feu le Commissaire Navarro n’a pas de souci à se faire : l’impétueuse inspectrice Navarro a pris le relais. Et pas qu’un peu.
C’est peut-être l’une des seules et rares satisfactions d’une saison qui est loin d’égaler l’inclassable saison 1. Mais en même temps, qui pourrait ?
TRUE DETECTIVE, SAISON 4 OU L’ART DE BRISER LA GLACE
Ni la saison 2, avec Colin Farrell et Vince Vaughn entre autres, ni la saison 3 avec Mahershala Ali n’avait réussi ce que la saison 4 a réussi à faire : briser la glace, mettre le spectateur suffisamment à l’aise pour qu’il apprécie ce TV show.
Certes, on est loin, très loin notamment de la fulgurance des discussions philosophiques de Rust Cohle (Matthew McConaughey, Dallas Buyers Club), philosophe à plein partiel et casse-noisettes à temps plein, mais c’est déjà qu’on ne s’y attendait. spoiler: Surtout pas au fait que ce soit en brisant la glace au sens propre, cette fois-ci, qu'elles découvrent la vérité.
Parce qu’en commençant la série disponible sur HBO, on a failli arrêter à plusieurs reprises tant l’omniprésence de ces signes occultes, adossé à un marasme intellectuel, symbolisé à lui tout seul par le petit officier sournois Hank Prior (John Hawkes, Three Billboards Outside Ebing, Missouri) assez dupe pour croire encore à l’amour par catalogue, étaient rédhibitoires. Mais finalement, on a poursuivi et plutôt même apprécié cette série policière et dramatique. Juste après avoir compris que : « Une histoire est une histoire. »