« Griselda », Sofia Vergara fait à Miami avec la drogue
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible sur Netflix, la série éponyme suit les traces blanches de la tristement célèbre narcotrafiquante et mentore de Pablo Escobar, Griselda Blanco.

Netflix

« C’est le pays des rêves. », déclare Griselda Blanco (Sofia Vergara, vue notamment dans Hot Poursuit) à propos des États-Unis. Devant un parterre de péripatéticiennes fraîchement débarquées de sa Colombie natale. Avant qu’elles ne soient transformées en VRP. Ce ne sont que les débuts timides d’une des plus grandes trafiquantes de drogue de l’histoire. Plus de détails sur Griselda, par ici.

GRISELDA JETTE UNE MARÉE BLANCHE SUR L’AMÉRIQUE

Lorsqu’elle quitte la Colombie pour échapper entre autres à son violent et deuxième époux manipulateur, Alberto Bravo (Alberto Ammann, Narcos), Griselda ne sait pas ni comment, ni quand, mais elle sait déjà que le business de la drogue, dans lequel ce maria l’aurait lancée déjà, est la seule voie qui mène au sommet. Et tant pis si cette mère de trois garçons tue ou fait tuer tout le monde. Tant pis.

Peu à peu, la native de Medellin, bien épaulée par son troisième époux étend son empire notamment à Miami ; qui dans les années 80 devient the place to be pour le blanchir son argent dans l’immobilier notamment. Profitant de la proximité géographique entre la Colombie et les États-Unis, l’impitoyable femme amasse fortune et cadavres. Et pendant ce temps-là, plus elle s’enfonce dans le trafic, plus elle s’éloigne de ses enfants et de son mari qui décide de s’enfuir en Colombie avec son quatrième enfant sobrement appelé Michael Corleone.

Rien ne semble pouvoir l’arrêter, jusqu’au jour où elle se fait prendre.

Quelques années plus tard, après avoir été expulsé au sortir de son séjour en prison, Griselda Blanco meurt par la main d’un sicario à moto. Ironie du sort : c’est elle qui avait « popularisé » ce système.

MAIS CELUI-LÀ, JE LE CONNAIS

Sofia Vergara n’est pas le seul visage connu et reconnu. Il y a pêle-mêle : l’enquêteur Diaz (Gabriel Sloyer, homme de main d’un narcotrafiquant dans Power), le trafiquant Amilcar (José Zùniga, Narcos : Mexico) et bien sûr Alberto Ammann alias Pacho Herrera dans Narcos.

S’il y autant d’acteurs sur la série qui a glamourisé les narcotrafiquants colombiens à commencer par Pablo Escobar, c’est sans doute parce que c’est la même équipe créative qui est derrière Griselda. Dommage que le résultat, lui, ne soit pas le même.

TÊTE DE MULE, MULES, RÉSEAU MONDIAL OU COMMENT « GRISELDA » AURAIT PU ÊTRE MIEUX RACONTÉ

Griselda, les six épisodes de cette dernière création Netflix Originals l’ont mal présentée et ce dès le départ. On atterrit directement dans sa vie d’adulte, sans être passé par sa terrible enfance où adolescente, elle commet son premier meurtre. Élément développé dans un reportage signé Brut.

Ses amis et elle enlèvent un enfant pensant que sa riche famille versera une pension sauf qu’il est aussi pauvre qu’eux. Résultat : elle se débarrasse du pauvre enfant.

Cette vie de mère que Netflix a présentée, il manque également des morceaux. Notamment la violence. Ce sont des dizaines, des centaines de meurtres qui ont été attribués à feu la « Reine de la cocaïne », qui a connu feu Pablo Escobar lorsque celui-ci n’était encore qu’un…voleur de voitures.

La principale différence entre le plus célèbre trafiquant de drogue et la plus célèbre trafiquante c’est au niveau du bling-bling. Pendant que ses ennemis flambent, dépensent en bijoux et boîtes de nuit, elle se fait extrêmement discrète. Toujours selon Brut, c’est la raison pour laquelle elle aurait duré aussi longtemps.

Autant dans Narcos, la violence est à son apogée, glamourisée, au point où certains regretteraient presque de ne pas avoir choisi Espagnol en langue vivante 1, autant dans Griselda, elle « manque » pour comprendre et apprécier le personnage dans son entièreté. C’est paradoxal. Dommage qu’Ils ne soient pas allés plus loin, que son système de distribution ait à peine été décryptée alors même que c’est elle qui aurait inventé le système des mules. Ces gens qui prennent tous les risques pour transporter de la drogue avalée ou cachée dans leur corps. Dommage qu’on n’en sache finalement peu sur cette baronne de la drogue pour qui les États-Unis « C’est le pays des rêves. »

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