« Mea culpa. », disent ces gens qui s’excusent un peu/beaucoup/élégamment. Pas besoin d’avoir fait ou arrêté ses études en droit pour avoir le droit d’employer cette formule moins périlleuse que le « Au temps pour moi » ; l’autre locution utilisée pour présenter des excuses.
Des excuses, Tyler Perry, à qui l’on doit la franchise notamment Madea, devrait présenter à tous ceux et toutes celles qui ont vu son dernier : Mea Culpa. Et, on vous dit pourquoi. Plus de détails, par ici.
BRILLANTE AVOCATE DANSE LE MEA AVEC COUPABLE IDÉAL
Redoutable avocate noire américaine, Mea (Kelly Rowland, ex-Destiny’s Child vue notamment dans Think Like A Man) hésite quelques petites minutes, le temps d’un dîner familial où elle se fait prodigieusement attaquée de toutes parts notamment, sous les yeux passifs de son époux Kal (Sean Sagar, The Covenant), avant de prendre la défense d’un drôle d’artiste : Zyair (Trevante Rhodes, Moonlight).
Arrogant, égocentrique, sadomasochiste, ce vrai faux représentant de l’ex-Zaïre est un boule à retardement, un nid à problèmes, puissance 4 ; surtout depuis qu’il est méchamment soupçonné d’avoir tué sa petite-amie. Les doutes qui l’entourent plus épais que l’Harmattan qui était présent ; il y a quelques temps à Abidjan. Point météo.
Mais plus la tempête qui s’abat sur lui, plus Mea intriguée se rapproche de lui au point d’oublier les vœux sacrés du mariage.
KELLY ROWLAND, TREVANTE RHODES ET LES AUTRES
La sublimissime Kelly Rowland est la seule et unique raison valable de regarder Mea Culpa. Dans un tout autre registre, Trevante Rhodes, qui a tapé du poing sur la table dans la mini-série Tyson, est la seconde.
Pour tout le reste, Ils font partie du casting, ni plus ni moins.
MAIS C’EST QUOI CETTE FIN ? C’EST QUOI LE PROJET ?
Tyler Perry a encore frappé. Et pas Droit au but. Mais alors pas du tout.
Le réalisateur quinquagénaire a ressorti ses vieux clichés qu’il trimballe avec lui, les disséminant dans ses films. Avec à chaque fois, une femme noire forte mais pas suffisamment pour résister à la douloureuse séparation avec son futur ex-mari qu’elle aura soutenu avant son succès fulgurant, Acrimony, ou encore à la drague en avance rapide d’un escroc à la gueule d’ange dans A Fall From Grace ; création Netflix Originals.
Cette fois-ci, il a sorti l’artillerie lourde : femme forte qui succombe aux charmes d’un homme forcément meilleur amant que son mari, sournois époux soumis, mais aussi belle-mère qui pourrit l’existence de sa belle-fille mais pas que, etc.
Et comme si cela ne suffisait, il nous a fait une fin où il y a plus de rebondissements que dans celle de la brillante mini-série : In Her Eyes.
Pas de voyage astral non identifié là mais plutôt des rebondissements/révélations sans queue ni tête toutes les cinq secondes dans une cuisine beaucoup trop petite au final pour contenir tout ça.
Et pendant ce temps-là, une fois l’effet de surprise passé, la fin des deux heures de ce long-métrage approchant, des questions sans réponse : « C’est quoi cette fin ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? »
Plus que la déception, le sentiment qui domine, c’est la très nette et évidente impression d’avoir perdu son temps. Mea Culpa.