« J’ai commencé avec un grain de riz avant d’avoir des dizaine de rizières. », imagine-t-on sortir de la bouche de ces entrepreneurs qui laissent échapper volutes de fumée d’un cigare cubain et boniments. Chose que Leya (Evin Ahmad), mère célibataire, n’a jamais faite. Au contraire, dans Snabba Cash, elle fait bien plus pire que ça. Par ici, les détails.
« SNABBA CASH », IL FAUT TOUT ZLATANER ET TOUT LE MONDE
Voulant absolument percer avec sa start-up dans le domaine bien fermé, bien inaccessible, Leya est prête à tout dans ce Stockholm où elle vit seule avec son fils depuis le décès de son conjoint : assassiné dans une sombre affaire de drogue. La jeune femme brune est tellement déterminée qu’elle finit par leur taper dans l’œil. Surtout celui de son beau-frère de dealer : Ravy (Dada Fungula Bozela).
En pleine guerre des gangs, il a quand même de lui proposer d’investir dans son business moyennant contrepartie bien sûr. C’est littéralement le début des problèmes. Et au milieu d’eux, vont et viennent : Salim, gangster amoureux et perdu, Tim, adolescent blanc problématique, et enfin le duo Nala/Osman, toujours prêt à remettre les âmes égarées sur le mauvais chemin.
RAVY DE FAIRE VOTRE CONNAISSANCE
N’eut été le fait qu’elle réussisse à porter la série sur ses épaules et bien au-delà, la performance de Leya/Evin Ahmad aurait pu être éclipsée par un élément ou plutôt une coiffure celle de Ravy. Crête qui serpente un crâne à moitié dégarni, contreplaqué sur cette surface rasée de près avec une tonne de gel. Une coupe bien lointaine, bien 2014. Ravy de faire votre connaissance, Monsieur.
« SNABBA CASH » CACHE, C’EST QUOI CETTE PÉPITE ?
Dès la première saison disponible sur Netflix depuis 2021, encore plus dans la seconde, ce qui fait au total douze épisodes, il se passe quelque chose.
Des vies qui s’entremêlent, des mains qui se démènent pour appeler à l’aide quand vient l’heure de rendre le dernier souffle quand elles n’essaient pas de viser une dernière fois l’ennemi juré, etc. Ou encore des cargaisons qui n’arrivent jamais à bon porte. C’est tout ça Snabba Cash et bien plus encore.
Le succès de la série provient particulièrement du fait que la Suède n’étant pas connue mondialement comme plaque tournant du trafic de drogue, il est difficile de partir avec des à priori sur le sujet, de voir du déjà-vu. Là, on est face à des personnes et anti-héros ordinaires, des kurdes, des suédois, des zaïrois dont la vie a basculé/bascule/basculera. C’est donc tout naturellement qu’il est impossible de les glamouriser comme ça a pu être le cas avec Narcos.
Résultat : pari réussi. Encore mieux que ces entrepreneurs qui clament haut et fort : « J’ai commencé avec un grain de riz avant d’avoir des dizaines de rizières. »