La Malédiction : L'Origine est un film américain réalisé par Arkasha Stevenson, sorti en 2024. Sixième film de la franchise La Malédiction, il s'agit du préquel du premier film sorti en 1976.
Retour aux origines
Soyez prêts pour le retour de La Malédiction. La franchise horrifique, initiée par Richard Donner (Superman, L'Arme fatale), revient au cinéma pour un préquel. Autrement dit, son récit se déroule avant celui de son ainé, sorti en salles en 1976.
Synopsis
Margaret Daino est une jeune novice venue à Rome depuis les États-Unis afin d'intégrer une communauté de sœurs et prononcer ses vœux, inspirée par un prêtre mentor. Elle se lie d'amitié avec Luz, une autre aspirante religieuse plus décomplexée. Mais très vite, elle se demande si le couvent n'abrite pas de sombres rituels. Elle va y découvrir une terrible conspiration pour faire naître un enfant qui serait l'Antéchrist.
La Nonnesploitation en salles
Après Immaculée portée par Sydney Sweeney, La Malédiction : l'origine confirme un retour en force de la Nonnesploitation, un sous-genre du cinéma d'exploitation où le personnage de la religieuse est au cœur de productions majoritairement horrifiques ou érotiques. Après avoir connu leur pic dans les années 1970 (Diables de Ken Russell ou Démons de Jesús Franco), ces films ont légèrement ressuscité depuis une dizaine d'années, Hollywood n'hésitant plus à s'emparer de l'iconographie ecclésiastique. Là encore, les exemples sont évidents, comme avec les deux films La Nonne, partie intégrante de l'univers cinématographie étendue de la saga Conjuring produite par la Warner Bros.
Après le First voici le second Omen
Il y a des coïncidences qui n'en sont pas vraiment. Le cas de La malédiction : l'origine pourrait bien rentrer dans les annales hollywoodiennes, qu'importe son succès au box-office ou auprès les bonnes critiques déjà décernées au film. Le pitch de ce prequel semble déjà familier, mais chaque rebondissement, chaque personnage, chaque idée narrative vient renforcer cette impression : L'Origine raconte quasi exactement la même chose qu'un autre film d'horreur sorti très récemment, au personnage secondaire près, à la nuance de scénario près. Une similarité qui pourrait paraître louche.
Le chiffre de la Bête
Simple opération de communication ou vrais chiffres, La Malédiction: L'Origine affichait 666.666 entrées après quelques jours d'exploitation. Ce qui est sûr la réalisatrice Arkasha Stevenson, transfuge du petit écran (Channel Zero, Legion), préfère à la nunsploitation grand-guignolesque une esthétique plus classique, parfois aux limites du lovecraftien dans ses meilleurs moments. Voilà qui lui donne un cachet indéniable. Ne serait-ce qu'en termes de frousse, la cinéaste déploie une mise en scène assez élégante parsemée de bonnes idées et bien entendu d'effets de manches contractuels. Elle construit une atmosphère pesante et paranoïaque avec la lumière d'abord pétante puis s'assombrissant au gré des troublantes révélations découvertes par la protagoniste. Le décorum visuellement soigné justifié par un tournage ambitieux à Rome, reconstituant la société italienne des années 1970 plonge le spectateur dans l'ambiance que l'on sent lourde. La néo-cinéaste signe des séquences réalisées avec le plus grand soin, Arkasha Stevenson s'autorisant même de multiples citations, comme les films Klute ou Les Hommes du président d'Alan J. Pagula, mais également l'inoubliable Possession d'Andrej Żuławski. Derrière cette esthétique léchée, la cinéaste utilise les séquences de terreur comme une arme de dédiabolisation du corps féminin. Dès lors, ce nouvel opus de La Malédiction se présente comme une surprise inattendue, un film d'angoisse pertinent et dérangeant, dont la violence choque par sa brutalité et sa cruauté. Avec son interdiction (logique) aux mineurs de moins de 16 ans, il n'est pas à mettre devant tous les yeux, mais sera l'occasion d'une expérience horrifique qui bouscule.
La Malédiction: L'Origine est actuellement disponible dans les salles du Majestic Cinéma.