Mon petit renne est une mini série Britannique en une saison composée de sept épisodes de trente minutes. Créée par Richard Gadd et diffusée sur Netflix, la série s'inspire de faits réels vécus par son auteur et créateur Richard Gadd.
C'est quoi le Stalking
Le stalking est un anglicisme (on dit staker.euse pour parler de la personne) qui signifie traque furtive en français. Il s'agit d'une forme de harcèlement névrotique qui fait référence à une attention obsessive et non désirée accordée à un individu ou à un groupe de personnes. Les actions du/de la stalker.euse partent de surveiller la vie de quelqu'un sur Internet jusqu'à s'imposer dans la vie d'une personne contre son gré.
Synopsis
Donny, un barman londonien et comédien raté rencontre une avocate renommée, Martha, dont il apprécie d’abord l’attention qu’elle lui porte. Sauf que l’amitié qui naît entre les deux va vite virer au cringe. Elle n’est clairement pas la personne qu’elle prétend être et elle nourrit vite une obsession malsaine pour Donny.
Ceci est une histoire vraie
Mon petit renne a pris tout le monde de court. Sortie en toute confidentialité le 11 avril dernier sur Netflix, la minisérie écrite et interprétée par l’humoriste écossais Richard Gadd, s’est déjà imposée dans le top 10 de 13 pays. Cette histoire de harcèlement ne semblait pourtant pas faire partie des grands événements du mois de la plateforme qui la mentionnait à peine dans son programme des séries à venir. Retour sur un phénomène du petit écran. Richard Gadd travaillait dans un bar et, comme son personnage dans la série, était d’abord flatté par l’attention que lui portait la vraie Martha (dont le véritable nom doit rester anonyme). Elle le voyait, lui, à travers ses traumas et ses échecs. Elle avait le double de son âge et sa présence est rapidement passée d’un peu envahissante a carrément prédatrice. C’était en 2015, il avait alors une vingtaine d’années et il vivait déjà avec le traumatisme d’avoir été violé par un homme influent dans son milieu.
Attention +18
Mon petit Renne est un programme réservé à un public adulte pour son réalisme et la dureté de certaines scènes. Mon petit renne explore les relations ambivalentes qui se tissent entre une victime et son agresseur. L’empathie cohabite avec l’effroi ; le sentiment de culpabilité avec la haine. Richard Gadd n’épargne pas son personnage dans cette histoire. La série interroge son propre rôle dans l’escalade de la violence. Aimait-il être l’objet d’une telle fascination ? Sa lâcheté a-t-elle permis au piège de se refermer sur lui ? La complexité humaine déborde des personnages, tour à tour monstrueux, fragiles et immoraux. La série met en images avec une précision chirurgicale les conséquences des violences sexuelles sur la vie des survivants, paralysés par la honte et murés dans le silence. A travers l’analyse de cet épisode douloureux, Richard Gadd parvient à donner un éclairage parfois bienveillant aux dérives de sa harceleuse. Martha est admirablement interprétée par Jessica Gunning. On ne peut s’empêcher de penser à Alex Forest (jouée par Glenn Close) dans Liaison Fatale, dévorée par une passion criminelle. Au fil des scènes le rire amical de Martha disparaît dans un rugissement de rage et de jalousie, à la manière d’Annie Wilkes (interprétée par Kathy Bates), la fan psychopathe de Misery qui garde son écrivain préféré en captivité. On finirait presque par l’aimer.
Mon petit renne est actuellement disponible sur Netflix.