« La Planète des singes: le nouveau royaume», rendre à César ce qui est à César
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible depuis plusieurs semaines maintenant, « La Planète des Singes : le dernier royaume » est le joli dernier-né de la célèbre franchise.

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« Il faut rendre à César ce qui est à César. », paraît-il. Chose qu’a refusée de faire Marcus Junius Brutus ; qui a plutôt préféré le poignarder en l’an 44 av. J.-C.

Des siècles plus tard, c’est un autre usurpateur qui a décidé de bafouer l’héritage de César, pas le dictateur de la République Romaine Jules, mais plutôt le charismatique singe-savant. Par ici, les détails.

CÉSAR N’EST PLUS LÀ MAIS NOA EST LÀ MENER LA BARQUE

César (Andy Serkis, Gollum dans Le Seigneur des Anneaux) n’est plus. Bien longtemps après sa mort, l’harmonie qu’il avait bâtie entre les singes a volé en éclats. Il ne reste plus rien si ce ne sont des clans éparpillés çà et là.

Parmi ceux-ci, il y a notamment celui des Aigles et leur rite de passage qui leur permettra ensuite de se poser sur leur avant-bras et un vrai-faux gant de fauconnerie ; une fois apprivoisés. Parce qu’il se retrouve – doublement - au mauvais endroit au mauvais moment, la veille de ce rite de passage, le jeune et impatient primate Noa (Owen Teague) se retrouve séparé des siens. Un autre clan les a enlevés pour les réduire en esclavage. Le voilà en route pour les retrouver.

Sur son chemin, avec un aigle là-haut le nargue dans les nuages, il croise notamment l’orang-outan Raka, dernier fidèle parmi les disciples de César, et surtout Nova (Freya Allan). Humaine, ultime rescapée d’un groupe d’humains décimés par la même bande, le clan des clans celui de Proximus Cesar (Kevin Durand, Fruitvale Station). Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne tombe dans les filets de sa garde rapprochée emmenée par le gorille Sylva, général des forces armées, de filets et lances électriques.

UN CASTING TOUT NOUVEAU, TOUT BEAU

Hormis Raka, dernier singe sage en ces temps de conflit, ce sont tous de nouveaux personnages. Même si l’ombre de feu César est omniprésente tout au long des 2h25 ; soit la durée du film.

« LA PLANÈTE DES SINGES : LE DERNIER ROYAUME », RENDRE À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR

Premier volet post-César, La Planète des Singes : Le Dernier Royaume reprend le monde post-apocalyptique dans lequel les singes sont dotés de parole et d’intelligence. Sauf que dans celui-ci, les humains régressent tellement qu’ils ressemblent littéralement à des hommes de cavernes. Nova en est d’ailleurs la preuve tant elle pense que tout ce qu’elle dit pourra être retenu contre elle.

Le plus frappant dans cette nouvelle fresque simiesque, c’est cet écho aux dérives qu’on a l’habitude de voir dans des pays démocratiques ou pas.

Culte de la personnalité, état-policier, mais aussi course à l’armement, violences faites aux minorités, etc. La Planète des Singes 4, c’est une vraie-fausse de la société contemporaine dans laquelle nous vivons. Proximus César peut rivaliser avec certains dirigeants actuels. Ce n’est pas le seul élément visible à l’œil nu dans ce film de science-fiction réalisée par Wes Ball.

Les easter eggs, comme ces navires abandonnés, tas de ferrailles et de mélancolie, qui rappellent le film originel, aussi.

La persistance de Nova à vouloir ramener les humains au pouvoir, quitte à décimer quelques singes innocents au passage, c'est l'oppresseur pressé de pouvoir oppresser à nouveau, c'est : le complexe du colon. Celui qui des années après insiste et persiste encore pour contrôler le sort de ceux qu’il a mis en cage ; en l’occurrence les singes.

La dernière scène laisse supposer que la jeune femme pas si mutique – au final- a peut-être réussi. Et pendant ce temps, Noa, lui, tente de « rendre à César ce qui est à César ».

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