Survivre est un film de science-fiction français de Frédéric Jardin et sorti en 2024. Il marque l'arrivée sur grand écran de son réalisateur après qu'il ait réalisé des épisodes des séries Braquo et Engrenages.
Loin de la catastrophe
Le réalisateur Frédéric Jardin n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure pour Survivre. Il ne s’est pas laissé arrêter par un budget riquiqui et signe un film catastrophe d’une grande générosité.
Synopsis
Une catastrophe bouleverse la planète : les pôles magnétiques de la Terre se sont inversés. Les océans ont anéanti les continents, laissant derrière eux un vaste désert. Dans ce monde ravagé, une famille doit lutter pour sa survie. Quand les pôles s’inverseront à nouveau, il sera trop tard.
Un Roland Emmerich français ?
Impossible de ne pas penser à Roland Emmerich quand on évoque ce genre cinématographique. Le maître du « film catastrophe » s’est fait une spécialité des paysages dévastés, du grand spectacle destructeur et des populations décimées avec des films comme Le Jour d’après ou 2012. Il est une référence en la matière. Frédéric Jardin ne bénéficie pas des mêmes moyens. Il tire le meilleur parti des décors naturels de Boumalne-Dadès au Maroc pour bâtir une intrigue en trois parties inégales. La première un peu molle est centrée sur la famille, la seconde permet de vivre la catastrophe dans le traumatisme qu’elle génère et la troisième prend des allures de road-movie quand un psychopathe se mêle à l’intrigue en traquant les héros.
Un film sur les changements climatiques...avec de l'action
L’idée de départ est amusante. Les pôles magnétiques de la Terre s’étant inversés, les océans ont disparu laissant les quatre héros dans un désert lorsqu’ils effectuaient une croisière. Une bande-annonce alléchante mettant l’accent sur la performance très convaincante d’Emilie Dequenne achève de rendre curieux pour ce projet peu commun. Fredéric Jardin déclare avoir souhaité adopter une « approche réaliste » pour faire évoluer l’action de Survivre, un choix judicieux qui lui permet de tenir le cap malgré quelques baisses de rythme. L’originalité du projet invite à l'indulgence devant les faiblesses d’un scénario capillotracté. Il y a un vrai appétit pour le cinéma de genre dans cette succession de péripéties entre « survival », attaque de créatures marines affamées et film de tueur en série. Ce côté un peu foutraque force la sympathie. Les personnes qui prétendent que le cinéma français n’est pas ambitieux ont de quoi manger leur chapeau devant Survivre qui leur démontre l’inverse avec un enthousiasme communicatif. Ce film n’a rien d’une catastrophe.
Survivre est à voir actuellement dans les salles du Majestic Cinema.