« Le Ministère de la Sale Guerre » en mène une contre les Nazis
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Disponible depuis sur Prime, « Le Ministère de la Sale Guerre » ressemble beaucoup trop à ce film de guerre sale - signé Tarantino - pour qu’on lui attribue sa propre identité.

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« À la guerre comme à la guerre ! », déclarent ceux qui s’adaptent en tout temps en tout lieu. Ou le leitmotiv d’une belle brochette d’hommes et de femmes prêts à tout pour défaire les Nazis en pleine seconde guerre mondiale. Plus de détails, par ici.

BRAS LONG RECHERCHENT GROS BRAS POUR FAIRE LE SALE BOULOT

Londres, Angleterre. Dans les bureaux de Winston Churchill, flanqué d’un certain Ian Fleming - futur père de James Bond, qui a bel et bien participé à l’effort de guerre – et du Brigadier Gubbins (Cary Elwes, vu notamment Le Collectionneur), l’heure est au brainstorming. Objectif : trouver à qui confier la mission de détruire le navire italien Duchessa d’Aosta et empêcher ainsi le ravitaillement des navires nazis. À qui diable pourrait-on confier ce sale boulot ?

Assurément Gus March-Philipps (Henry Cavill, qui retrouve Guy Ritchie après Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.), un officier en conflit ouvert avec sa hiérarchie. Pour bien se faire les Nazis, il s’entoure du meilleur du pire : le très gros bras et adepte de la chasse Anders Larssen (Alan Ritchson, bon samaritain minimaliste dans Reacher), le manieur d’explosifs Freddy Alvarez (Henry Golding, déjà sous les ordres de Guy Ritchie dans The Gentlemen), le franc-tireur Geoffroy Appleyard (Alex Pettyfer, Magic Mike) ou encore l’espionne Marjorie Stewart (Eiza González, Baby Driver) ou même l’homme connecté Heron (Babs Olusanmokun, qui lui aussi retrouve le réalisateur britannique après Un homme en colère).

Direction pour la plupart d’entre eux : l’Espagne et l’île de Fernando Po ; où le boucher allemand Heinrich Luhr (Til Schweiger, Inglorious Basterds) les attend. Opération Postmaster en marche.

GRAND CASTING POUR UN RÉSULTAT LOIN DU COMPTE

Henry Cavill et Alan Ritchson en principales têtes d’affiche, suivis de près par Henry Golding, Eiza González ou encore Til Schweiger, dont la présence est un mauvais clin d’œil, etc. Encore une fois, ceci confirme que ce n’est pas la taille du casting qui compte mais le scénario. Et le problème c’est qu’on a la nette impression que Guy Ritchie, généralement adroit quand il s’agit de taper en plein dans le mille, que ce soit Arnaques, crime & botanique, Snatch : Tu braques ou tu raques ou plus même The Gentlemen, n’a pas mis le paquet de ce côté-là ; préférant empiler les stars les unes sur les autres.

MONSIEUR GUY RITCHIE, CONTRÔLE D’IDENTITÉ S’IL VOUS PLAÎT

Portée à l’écran l’histoire vraie de l’Opération Postmaster, en voilà une idée qu’elle est bonne. Comme à l’accoutumée, on s’attendait à voir cet entremêlement – dont Guy Ritchie a le secret bien gardé - des histoires, à dormir debout, de ces têtes brûlées expertes en élimination nazie mais hormis quelques scènes d’humour çà et là, on n’a pas vu sa patte. Bien au contraire. La bande même, ce détachement de solitaires unis par la détestation de l’ordre et des forces nazies fait obligatoirement penser à une autre Inglorious Basterds. Et ce, dès le départ.

Difficile alors à partir de cet instant précis de regarder The Ministry of Ungentlemanly, le titre en version originale, ce long-métrage de 2h, autrement que ce prisme-là. Verdict : on est vraiment sur « le Inglorious Basterds de Koumassi ».

La présence décoratrice et troublante de Til Schweiger alias l’Allemand traître Hugo Stiglitz n’est qu’un trompe-l’œil sur la marchandise.

Le détail linguistique qui met en péril la mission de l'équipe des casse-gueule est au mieux un hommage à Inglorious Basterds, au pire un emprunt à l'univers tarantinesque dont le riche Guy Ritchie aurait pu s’en passer. Dommage, dommage, dommage. Mais bon, apparemment c’est : « À la guerre comme à la guerre ! »

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