« The Bikeriders », Tom Hardy a besoin de personnes en Harley Davidson
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

L’évolution d’un club de motards vécue puis racontée par une témouine privilégiée qui est finalement le personnage le plus abouti ; parmi tous ces maroufles.

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Si Brigitte Bardot chantait à qui voulait l’entendre alors, dans les années 1960 : « Je n’ai besoin personne en Harley-Davidson », pour Johnny (Tom Hardy, connu particulièrement pour Venom), c’est tout le contraire. Pour animer/maintenir/remplir son club de motards, le chef charismatique en a besoin de personnes, beaucoup de personnes. À commencer par ce jeune fou Benny. Plus de détails, par ici.

LE FC VROUM, VROUM

Quand ce n’est de la musique rock que le juke-box recrache contre une piécette, c’est le ronflement métallique des motos conduites qui berce de grands gaillards barbus pour la plupart aux mains baladeuses et aux jurons sur le bout des lèvres : Welcome to the Vandals motorcycle club. Club de joyeux larrons dirigé par le dur et charismatique Johnny.

Leader taiseux qui règne par l’exemple et en mettant deux trois « poings » sur les i, après avoir laissé le choix des armes à son opposant, Johnny est un bon père de famille qui prend rapidement sous son aile : un certain Benny (Austin Butler, Dune : Part Two).

Vice-champion de l'art du silence retentissant, juste derrière son mentor, Benny est le genre de gars à foncer dans le tas et/ou à camper devant la maison d’une jeune femme pourtant mariée après l’avoir raccompagnée chez elle. Kathy (Jodie Comer, Le Dernier Duel).

De cet instant jusqu’à la fin, en passant par les interminables soirées alcoolisées, Kathy sera témoin de tout ou presque.

Ainsi parla Kathy à un journaliste, qui documente les faits saillants de ce groupe de motards.

TOM, UN HARDY PARMI LES HARDIES

Coriace tête pensante de ces fous de rutilants deux-roues, Tom Hardy/Johnny n’est pas la personne la plus hardie du groupe. Benny l’est probablement haut la main.

Benny par les Dieux de la bagarre, c’est le moins béni oui-oui même s’il voue une sorte de culte à Johnny.

Mais le plus fou de la bande c’est probablement Zipco (Michael Shannon, The Iceman).

Viennent ensuite la compléter : le philosophe du dimanche Cal (Boyd Holbrook, Narcos), les suiveurs inoffensifs Corky (Karl Glusman, mis à nu par Gaspard Noé dans Love) et Wahoo (Beau Knapp, Seven Seconds).

« THE BIKERIDERS » S’ARRÊTE EN SI BON CHEMIN

Encore une fois, le casting était trop beau pour que le film soit bon.

Si IMDB résume ce long-métrage dramatique qui dure 1h56 comme suit : « Il suit la montée en puissance d’un club de motards du Midwest à travers ses membres. », force est de constater qu’on en sait finalement très peu sur ses motards. On ignore particulièrement : comment Johnny concilie sa vie familiale et celle de chef de the Vandals motorcycle club ? D’où est-ce que Benny sort exactement ? Etc.

Le fait que la narratrice Kathy soit celle dont la montée en puissance, au point où Benny doit choisir entre le club et elle, soit la plus véridique est on ne peut plus dommage. Au final, on en sait même plus sur ce petit avorton qui aspire à faire comme eux, ces motards, quitte à violer les règles de camaraderie.

Après avoir prouvé avec Mud et Matthew McConaughey, dans la peau d’un fugitif qui devient le pote de deux enfants, puis Loving, vraie histoire d’amour interraciale en pleine Amérique ségrégationniste, qu’il savait mettre en valeur les marginaux, les laissés pour compte, les oubliés, Jeff Nichols rate le coche cette fois-ci - même si le résultat est agréable à regarder - avec son gros plan sur cette horde de vandales qui n’aurait jamais chanté : « Je n’ai besoin personne en Harley-Davidson ». Au contraire.

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