« Quand tu sais que tu es en danger, tu n’es plus en danger. C’est quand tu ne sais pas que tu es en danger, c’est là où tu es danger. », a notamment expliqué la légende et ex-entraîneur Rigobert Song lors d’une conférence de presse.
À la voir plaisanter en disant : « Clignez des yeux si je suis en danger. », Frida (Naomi Ackie, vue notamment dans Whitney Houston : I Wanna Dance with Somebody) n’a jamais entendu cette maxime et cela s’entend/se voit/se ressent dans sa manière détendue d’accepter l’invitation à faire la fête sur l’île d’un drôle de riche : Slater King (Channing Tatum, Magic Mike). Plus de détails, par ici.
ÎLE AU DÉSORDRE
Après avoir balayé d’un revers de la main, toutes les mesures de sécurité mises en place par des mamans prudentes, à commencer par le : « Il faut toujours se méfier des inconnus. », aussi riches soient-ils, Frida et Jess (Alia Shawkat, The Old Man) sa meilleure amie, serveuse qui elle aussi a du mal à joindre les deux bouts, débarquent sur l’île de la tentation. Et se voient dès le départ priver leur téléphone comme le reste des autres davantage habitués à ces mesures drastiques que les nouvelles venues.
Champagnes à gogo, sophistiquée nourriture exquise et joints portés à la bouche, matin/midi/soir, tout se passe bien hormis les vraies fausses alertes énigmatiques émises par une vieille femme mexicaine aux longues tresses.
Et puis à la faveur d’un évènement tragique, la vérité refait surface. C’est la remontada.
DITES, Y A QUI AU CASTING ?
Naomi Ackie, Channing Tatum se font face à face tout au long de ces 1h42 minutes sous les yeux de pêle-mêle : Sarah (Adria Arjona, vue récemment dans Hit Man), gagnante d’une émission de télé-réalité façon Koh-Lanta et jalouse devenue alliée de Frida, Cody (Simon Rex, Scary Movie 3), ami d’enfance du milliardaire, mais aussi Vic (Christian Slater, Broken Arrow), bras droit et gauche du milliardaire et aussi la femme-à-tout-faire Stacy (Geena Davis, Thelma & Louise).
Tous apportent leur pierre à l’édifice au premier film réalisé superbement réalisé par Zoë Kravitz ; fille de l’autre.
« BLINK TWICE », AN AMERICAN HORROR STORY
Chaudes et flamboyantes couleurs qui cadrent bien avec le décor paradisiaque, avec tous ces ouvriers aux vêtements maculés de blanc et complicité, mais aussi longs silences révélateurs et angoissants, c’est peu de dire que Zoë Kravitz maîtrise les subterfuges cinématographiques et pas qu’un peu. Là où elle fait fort, très fort même c’est dans sa capacité à construire une tension brique par brique. Avec de l’humour noir pour saupoudrer le tout.
D’abord l’île isolée, parfaite pour des sacrifices comme Jess le fait remarquer d’ailleurs, puis la figure maternelle/détentrice de tous les secrets et enfin la révélation brutale violente, la jeune réalisatrice a réussi à faire de Blink Twice un très joli thriller psychologique à tel point qu’on en oublierait presque l’impression de grand n’importe quoi qu’on ressent au début.
C’était pour mieux tirer sur les gourous technologiques et mégalomanes à qui l’on pardonne tout dès qu’ils lisent un communiqué laconique ; pondu par une agence de communication engagée en urgence. C’était pour mieux fusiller ces riches aux îles Epstein-esque. C’était pour mieux nous faire comprendre que :
« Quand tu sais que tu es en danger, tu n’es plus en danger. C’est quand tu ne sais pas que tu es en danger, c’est là où tu es danger. »